Le jour de notre rencontre, Sylvain Lévesque avait rendez-vous avec toute une famille de mouffettes à Saint-Laurent, mais la pluie de la veille avait gâché ses appâts. Il fallait donc recommencer. «Généralement, on prend la bête dans les 24 heures», assure notre Indiana Jones des villes. Dans son camion s'entasse pêle-mêle tout un attirail de cages, de filets et de pièges étrangleurs. Des pièges? «Quand un animal a goûté au sang, on n'a pas le choix, il faut l'abattre parce qu'il devient dangereux.»

Le jour de notre rencontre, Sylvain Lévesque avait rendez-vous avec toute une famille de mouffettes à Saint-Laurent, mais la pluie de la veille avait gâché ses appâts. Il fallait donc recommencer. «Généralement, on prend la bête dans les 24 heures», assure notre Indiana Jones des villes. Dans son camion s'entasse pêle-mêle tout un attirail de cages, de filets et de pièges étrangleurs. Des pièges? «Quand un animal a goûté au sang, on n'a pas le choix, il faut l'abattre parce qu'il devient dangereux.»

Sylvain Lévesque (à gauche) et Richard Ducharme de la compagnie S.O.S. Dundee, se spécialisent dans la capture d'animaux urbains. (Photo François Roy, La Presse)

Il raconte à ce sujet l'histoire d'un cultivateur désespéré qui voyait tous ses veaux mourir l'un après l'autre sans comprendre ce qui se passait: «Ils se faisaient bouffer sur pied, nuit après nuit. On a fini par se rendre compte que c'étaient des rats qui les attaquaient!» (Beurk!) Dans ces cas-là, donc, pas de quartier. «Sinon, on élimine à peine 5% des animaux, en cas de nécessité seulement, quand ils sont malades ou blessés.»

Normalement, donc, il libère ses prises quelque part à la campagne, où elles pourront en principe refaire leur vie. Ainsi devait-il en être du raton laveur et de la jeune mouffette qu'il avait capturés en ce beau mercredi de juillet. Dans sa cage, le raton grogne et montre les dents dès qu'on s'en approche. C'est qu'il n'est pas commode! Et avec la rage qui sévit en ce moment chez ses congénères, mieux vaut en effet recourir aux services d'un spécialiste plutôt que d'organiser soi-même un safari. Quant à la mouffette, toute jeune, elle semble plus calme - mais il faut évidemment s'en méfier. Une bâche posée sur sa cage l'empêche de voir son geôlier et donc de lui faire un mauvais parti. D'ailleurs, ni «M. Dundee» ni son employé ne se sont jamais fait arroser. Il faut dire que, depuis le temps, ils ont l'habitude.

La Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) estime à une vingtaine par kilomètre carré le nombre de mouffettes qui vivent en ville.

(Photo François Roy, La Presse)

Une fois la bête déménagée, SOS Dundee pourra vous aider à empêcher un autre indésirable de s'incruster. D'ailleurs, Sylvain Lévesque, bien qu'il fasse son pain et son beurre de ces invasions, milite pour que des mesures préventives soient intégrées dans les normes de construction. «Il faut éliminer les abris potentiels. Le dessous des cabanons et des perrons devrait toujours être grillagé. Si on ne fait rien, dans 20 ans, ça va être laid: ces animaux n'ont pas de prédateurs, il y en a de plus en plus en ville!»

On le croit sur parole. Outre les particuliers comme vous et moi, SOS Dundee compte parmi sa clientèle des municipalités, des entreprises et... le ministère des Ressources naturelles et de la Faune lui même. C'est bien pour dire!