Ceux-ci craignent les répercussions négatives de ce projet sur l'environnement et sur leur quiétude.Le 26 mai dernier, 62 opposants ont signé le registre municipal pour exiger la tenue d'un référendum sur un changement de zonage, 19 signatures de plus que le minimum requis.

Ceux-ci craignent les répercussions négatives de ce projet sur l'environnement et sur leur quiétude.Le 26 mai dernier, 62 opposants ont signé le registre municipal pour exiger la tenue d'un référendum sur un changement de zonage, 19 signatures de plus que le minimum requis.

Piloté par l'homme d'affaires Gabriel Gaertner, président de Réseau Viva International, le centre Viva.r prévoit la construction de petits chalets sur pilotis, de 560 et 860 pieds carrés, aux abords du lac Clermoutier (aussi appelé Clermoustier), un plan d'eau pratiquement vierge de la région, qui appartenait autrefois aux Clercs de Saint-Viateur.

Pour répondre aux besoins du promoteur, la municipalité propose de modifier le règlement d'urbanisme, qui interdit la construction de maisons de moins de 720 pieds carrés, pour abaisser cette norme à 440 pieds carrés.

Les opposants croient que le lac Clermoutier, d'une superficie de 24 hectares, ne peut survivre à un tel projet immobilier. Selon Pierre Tremblay, qui milite activement contre le projet, ce petit lac peut accueillir une quarantaine de chalets au maximum. "Plus de 200 chalets, ça n'a aucun bon sens. On n'est pas contre le développement économique de la région, mais on craint un précédent. On ne veut pas que notre coin de paradis se transforme en second Tremblant", argumente-t-il.

Le maire de Chertsey, Yves Lafortune, et tout le conseil municipal appuient fermement le projet, qui pourrait permettre à cette ville mono-industrielle de diversifier son économie. Viva.r prévoit embaucher 24 personnes, devenant ainsi le troisième employeur de la municipalité. Face à la grogne populaire, le maire n'a d'ailleurs pas l'intention de reculer. "On est extrêmement confiant de remporter le référendum sectoriel", avance-t-il.

Peu importe le résultat du scrutin, M. Gaertner ira de l'avant - le premier chalet-témoin sera construit dans deux semaines -, mais en changeant quelque peu la nature du projet. "Si on perd le référendum, on construira seulement des chalets de 860 pieds carrés. La région perdra ainsi un levier de développement économique important, car Viva.r deviendra un centre de villégiature ordinaire, où les gens viendront passer leur week-end, plutôt qu'un véritable centre récréotouristique, avec l'apport financier des touristes", dit-il.

Selon M. Gaertner, seuls les prix de location des petits chalets intéressent les voyagistes européens, alors que les plus gros chalets se louent trop cher, rentrant en compétition avec les auberges de luxe de la région.

Jusqu'à maintenant, les 22 chalets de la phase I auraient déjà trouvé preneurs.

Projet «vert»

M. Gaertner qualifie de "vert" son projet de développement , mais éprouve quelques problèmes avec le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Il a reçu jusqu'à maintenant trois avis d'infraction pour des interventions diverses sans permis.

Les opposants jubilent et y voient la preuve que le promoteur ne respecte pas l'environnement. "On conteste ces avis. Ce sont des manoeuvres des opposants qui font tout pour nous mettre les bâtons dans les roues", minimise-t-il. Un vandale a aussi déversé de l'huile dans des puits du projet, mais l'opposition se dissocie du geste.

Le conseil municipal de Chertsey doit déterminer le19 juin prochain la date du référendum concernant le changement de zonage, qui doit se tenir avant le 16 août. Environ 400 personnes habitant dans les zones contiguës au projet pourront se prononcer.