C'est ce l'on peut voir dans la boule de cristal de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), qui entrevoit une économie qui croît moins vite qu'auparavant et un ralentissement des mises en chantier. Aussi, l'augmentation possible des taux d'intérêt pourrait refroidir les ardeurs des acheteurs.

C'est ce l'on peut voir dans la boule de cristal de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), qui entrevoit une économie qui croît moins vite qu'auparavant et un ralentissement des mises en chantier. Aussi, l'augmentation possible des taux d'intérêt pourrait refroidir les ardeurs des acheteurs.

L'organisme fédéral estime qu'à l'échelle provinciale, les mises en chantier d'habitations ralentiront de 12% à 45 000 unités en 2006 et de 11% à 40 000 unités en 2007.

Pour leur part, les transactions de revente diminueraient d'un peu moins de 2% à 69 500 cette année et 67 000 l'an prochain. Cela représenterait un rapprochement vers le point d'équilibre entre l'offre et la demande.

Et lors de la revente, les prix moyens monteraient de 6% à 196 000 $ en 2006 et de 3% à 202 000 $ l'année qui suit.

La SCHL invoque l'offre accrue de logements existants, les prix déjà élevés des maisons et les taux d'intérêt pour l'affaiblissement anticipé du secteur des logements individuels.

Un déplacement de la demande vers les logements collectifs, moins chers et plus en vogue, risque d'entraîner des mises en chantier de 21 500 maisons individuelles en 2006, et de 19 500 l'année suivante. Cela se comparerait à la construction de 23 500 nouveaux logements collectifs en 2006 et 20 500 de plus un an plus tard.

Les acheteurs mieux placés à Montréal

Pour la région métropolitaine de Montréal, la situation des acheteurs prendrait du mieux. Avec le créneau de la copropriété (condos) de luxe qui semble saturé, la SCHL prévoit que la construction résidentielle chutera de 9% à 23 000 mises en chantier au total cette année. En 2007, la baisse serait de 13% à 20 000 unités.

L'organisme fédéral lance donc un avertissement.

«Il serait important que les promoteurs fassent preuve de prudence en ce qui a trait au lancement de nouveaux projets, affirme Paul Cardinal, analyste principal de marché de la SCHL. Aussi, le segment locatif pourrait échapper à la tendance baissière cette année grâce à la construction prévue de nombreuses résidences destinées aux personnes âgées.»

La revente de propriétés ne souffrirait pas trop des tendances du marché, avec une baisse de 1% à 37 500 transactions cette année, et 36 500 ventes l'an prochain. Avec les inscriptions qui devraient augmenter, les acheteurs regagneraient un certain pouvoir de négociation.

Dans les circonstances, le prix moyen des maisons unifamiliales progresserait de 4% à 232 000 $ en 2006 et de 3% à 240 000 en 2007, alors que la valeur des copropriétés croîtrait moins vite que l'inflation.

Enfin le taux d'inoccupation des logements en location monterait à 2,5% dès cette année et à 3% lors des 12 mois suivants, laissant croire que la crise du logement continue à se résorber.