Selon les observateurs, la hausse frénétique des prix a atteint ses limites et l'acheteur reprend un peu de son pouvoir d'achat.

Selon les observateurs, la hausse frénétique des prix a atteint ses limites et l'acheteur reprend un peu de son pouvoir d'achat.

Voici ce qui retient l'attention des acheteurs de maisons en 2006.

1- LE CHOIX EST PLUS PALPITANT

Si le marché a ralenti depuis les sommets atteints à l'été 2004, c'est que le boom de la construction a fait augmenter les transactions sur le marché de la revente. «Le secteur de la construction résidentielle a été vigoureux ces dernières années justement parce que le parc de maisons existantes n'offrait que peu de disponibilités», explique Kevin J. Hughes, économiste à la SCHL.

Ce n'est plus le cas aujourd'hui, le retard accumulé dans les années 90 est à peu près rattrapé. Avec une augmentation de l'offre de revente, le consommateur est moins porté vers un achat sur plan. Il ne se sent plus pressé de saisir la première occasion et il prend le temps de faire le tour du jardin.

2- MA VIE, MON QUARTIER

L'identification à un quartier est forte et la recherche du secteur idéal est intense. Une maison aura beau être adéquate, rien n'y fera si le quartier ne convient pas. «La proximité des services, l'appartenance à un quartier et la fierté d'y vivre sont déterminantes. C'est la façon privilégiée d'afficher un style de vie», observe René Bilodeau, le promoteur du 334, Notre-Dame, à Montréal.

3- UNE QUESTION DE VISION

«Au fil de la vie, de nouvelles possibilités apparaissent, des goûts différents se développent», note Viateur Michaud, l'architecte du Redpath, du nouvel hôtel Dominion, à Québec, et de plusieurs projets hôteliers en Amérique du Nord. Un fil conducteur guide sa recherche d'un lieu retiré, d'une «cachette» à la campagne et d'un pied-à-terre au coeur de Montréal: fenêtres avec vue sur le fleuve. «Choisir et habiter un lieu, c'est aussi exprimer le plaisir d'être humain. Le plexus doit parler, explique M. Viateur. Au-delà des préoccupations financières, un choix cérébral est voué à l'échec s'il ne correspond pas à un état d'âme.»

4- L'ESPACE POUR UN DÉCOR

Le décor est imaginé avant que la maison ne lève de terre, les espaces découpés pour sa mise en place. «Le maître d'oeuvre d'une maison neuve a beaucoup d'attentes et ses goûts sont précis», remarque la designer d'intérieur Ann Prud'homme, de Sainte-Adèle.

Le voyageur rentre d'un périple imprégné d'influences et de souvenirs à se remémorer au quotidien. Tel sera son intérieur. Extraits de leur contexte culturel, des éléments peuvent jurer et perdre leur sens dans une maison moderne. «Il y a un travail de synthèse et d'adaptation à effectuer pour matérialiser ce rêve.»

5- L'AMBIANCE FEUTRÉE

Qui ne veut pas d'une belle luminosité chez lui? Quand la lumière naturelle disparaît, un éclairage étudié met en valeur l'espace. L'ambiance est de première importance pour le futur occupant. «Si le design est l'habillement d'un intérieur, des sources de lumière en sont le maquillage, l'accentuation ou le camouflage des traits, selon l'effet souhaité», explique l'éclairagiste Christian de Chabannes. Une touche finale qui crée l'oasis, élaborée à même les plans d'architecte.

6- UNE APPROCHE SELON LES GÉNÉRATIONS

Comparé à son aîné baby-boomer, l'individu de la génération X s'inquiétera d'une augmentation annoncée du taux d'intérêt. «Les baby-boomers ont connu des taux hypothécaires très élevés, au-delà des 15 %. Ils ne remettront pas leur achat en question pour une augmentation de 25 ou 50 points», note René Bilodeau.

Un phénomène nouveau apparaît chez les générations montantes. Les jeunes passent directement du foyer familial à la propriété. L'achat d'une maison prend le pas sur l'acquisition de biens de consommation. «L'achat d'une maison ne leur fait pas peur, ils sont mieux informés que les jeunes des générations passées», constatent les agents immobiliers Benoît et Sylvie Perras.

7- UN PLACEMENT RENTABLE

L'achat d'une propriété motive le jeune loup et le vieux lion. Les agents immobiliers Benoît et Sylvie Perras, père et fille, en ont rencontré plusieurs ces 20 dernières années. «Le placement immobilier est le plus beau des placements. J'en ai vu plusieurs devenir millionnaires. Le jeu de l'immobilier est plus fiable que la Bourse», estime Benoît Perras, agent immobilier bardé de prix nationaux et internationaux. «Pour qui ne cherche pas l'enrichissement, acquérir une maison c'est miser sur sa sécurité et sa stabilité. C'est une façon de contrôler son univers.»