«Un acheteur consciencieux devrait pourtant en vérifier la richesse du fonds. Spécialement si le bâtiment a de l'âge», recommande-t-il.

«Un acheteur consciencieux devrait pourtant en vérifier la richesse du fonds. Spécialement si le bâtiment a de l'âge», recommande-t-il.

Autrement, il peut être pris dans une souricière : il achète, un problème survient, on le cotise, il est pris au dépourvu. «Quoiqu'il puisse éventuellement se retourner contre l'ancien propriétaire», concède-t-il.

Un fonds de prévoyance bien pourvu est-il un argument de vente auprès des acheteurs? demande Le Soleil au courtier immobilier. «Tout dépend, répond-il. Certains acheteurs concluent à une administration saine et rigoureuse de l'immeuble, d'autre soupçonnent une réparation imminente».

M. Éverell recommande toutefois à tout acheteur d'un logement en copropriété de s'employer à trouver, avant la signature de la promesse d'achat, les réponses aux questions que voici.

Ai-je besoin d'une piscine, d'un tennis? Vais-je me contenter d'un stationnement extérieur? Ai-je un emplacement réservé? Y a-t-il des travaux majeurs à être effectués? Le constructeur de l'immeuble est-il toujours en affaires ou a-t-il fait faillite? L'insonorisation est-elle adéquate? Les frais de condo sont-ils les mêmes depuis plusieurs années?

Et encore. Y a-t-il beaucoup de locataires dans l'immeuble? Le fonds de prévoyance est-il adéquat? Y a-t-il eu des travaux majeurs depuis la construction? Avez-vous pensé lire les procès verbaux des assemblées générales des dernières années et consulter les états financiers? La vue que j'aurais sera-t-elle cachée par une construction nouvelle?

Sans ces réponses, dit M. Éverell en boutade, c'est l'acheteur qui sera réputé avoir manqué de prévoyance.

Négociation

Par ailleurs, un fonds de prévoyance lamentable pour un immeuble dont la vétusté est préoccupante appelle une négociation à la baisse du prix d'achat. Car l'acheteur n'a pas à assumer toute l'usure d'un immeuble dont il n'a pas eu la jouissance. Un peu comme l'acquéreur d'une automobile d'occasion.

Néanmoins, tient à rectifier le vice-président de l'Association des syndicats de copropriété (ASCQ) de la région de Québec, Gilles Savoie, même avec un fonds de prévoyance chétif, un immeuble en copropriété finit toujours par prendre de la valeur, par opposition à une automobile qui, elle, déprécie sans arrêt.

Enfin, si le comité de direction d'un syndicat de copropriété annonce, lors de l'assemblée annuelle des copropriétaires, qu'il ne juge pas utile, cette fois encore, de hausser les contributions au fonds de prévoyance - bien qu'il soit précaire - , M. Savoie est d'avis qu'il n'y a pas lieu de triompher. Ce n'est pas, selon lui, une bonne nouvelle.