Pourquoi s'éloigner encore de la ville-centre? Tout simplement pour acquérir une maison à moins de 150 00 $. Et au diable les embouteillages monstres! Jean-Guy Perreault, directeur du courtier Re-Max Saint-Jérôme, constate un engouement pour sa ville depuis deux ans. «On attire principalement des jeunes familles. Ce sont les prix moindres qui les attirent. Ils n'hésitent pas à rouler environ une heure pour aller travailler», dit-il.

Pourquoi s'éloigner encore de la ville-centre? Tout simplement pour acquérir une maison à moins de 150 00 $. Et au diable les embouteillages monstres! Jean-Guy Perreault, directeur du courtier Re-Max Saint-Jérôme, constate un engouement pour sa ville depuis deux ans. «On attire principalement des jeunes familles. Ce sont les prix moindres qui les attirent. Ils n'hésitent pas à rouler environ une heure pour aller travailler», dit-il.

Le Domaine de l'eau vive est l'un des projets de prestige à Saint-Jérôme.

Ici, les familles peuvent encore dénicher des aubaines. Selon les données de la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM) de 2005, le prix moyen des unifamiliales s'établit à 148 000 $ à Saint-Jérôme, comparativement à 188 000 $ à Boisbriand, 205 000 $ à Sainte-Thérèse, 202 000 $ à Laval et... 315 000 $ à Montréal. «On constate une effervescenc0e dans le secteur de Saint-Jérôme et Lachute, alors que la Rive-Sud regroupe une population qui reste stable», constate Michel Beauséjour, chef de la direction à la CIGM.

La mise en service du train à l'automne prochain devrait rendre la région encore plus attirante. Déjà, on prévoit un achalandage quotidien de 600 personnes à l'heure de pointe. La Ville souhaite profiter du lien ferroviaire avec Montréal pour permettre la construction de condos aux alentours de la nouvelle gare.

Saint-Jérôme rejette carrément la nouvelle étiquette de «banlieue montréalaise» que l'on tente de lui accoler. «Saint-Jérôme est déjà une ville-centre possédant sa propre banlieue, à qui elle offre des services. Elle n'a rien d'une simple cité-dortoir», affirme Jean-Paul Lalonde, du service des communications de cette municipalité de 63 000 résidants.

La banlieue rattrape également Lachute, là où le prix moyen d'une maison n'est que de 138 000 $. Ici, l'étalement urbain se présente comme un moyen de rajeunir une population vieillissante et stagnante. Cette municipalité a d'ailleurs participé aux deux derniers salons de l'habitation et fait maintenant de la publicité directe dans des magazines spécialisés.

«On cible ceux qui habitent à 30 minutes de chez nous. Nos terrains se vendent de 50 à 60 % moins chers que ceux de la couronne nord. On possède déjà les infrastructures nécessaires pour accueillir de nouveaux venus», affirme Gilles Gaudet, directeur de l'urbanisme de cette municipalité de 12 000 habitants.

Pas très écolo

Pour l'environnement, l'étalement urbain jusqu'à Saint-Jérôme n'est pas une solution idéale. Les nouvelles constructions grugent la zone agricole et favorisent, dans les zones à faible densité, l'utilisation de l'automobile à outrance. En outre, plus on étale la ville, plus on augmente les coûts d'entretien et d'infrastructures.

«Cependant, il s'avère extrêmement difficile de freiner l'étalement urbain. On ne peut pas obliger les jeunes familles à vivre en condo, alors que les maisons en ville et dans la première et la deuxième couronne sont hors de prix», soutient Daniel Gill, professeur d'urbanisme à l'Université de Montréal.

La solution idéale, croit l'urbaniste, serait d'encourager les baby-boomers dont les enfants ont quitté le nid familial à vendre leur unifamiliale pour migrer vers un autre mode de vie. «En 2001, on estimait qu'il y avait 100 000 unifamiliales de trop -des maisons sans enfant- dans le Grand Montréal. Les jeunes familles pourraient les acquérir et vivre dans la première couronne plutôt que de déménager loin de la ville», dit-il.

Actuellement à l'étude, le Projet de schéma métropolitain d'aménagement et de développement, proposé par le Conseil métropolitain de Montréal (CMM), a justement comme principal objectif de freiner l'étalement urbain. «On propose de densifier le territoire afin de maximiser l'utilisation des services et des infrastructures. Notre but est aussi de protéger la zone agricole et de consolider le développement urbain», explique Pierre Bélanger, coordonnateur à l'aménagement à la CMM.

Reste à voir si ce plan d'aménagement, dont l'entrée en vigueur est prévue en 2007, sera adopté tel quel. Déjà, des banlieues s'y opposent. Jusqu'où s'étendra la banlieue?