«Plusieurs emménagent dans une résidence pour se libérer des tâches d'entretien. S'ajoute à cela la vie sociale. Les familles sont moins grandes et les enfants ne viennent pas nécessairement chaque dimanche. Les grands complexes remportent beaucoup de succès en raison de la diversité de leurs services et de leurs activités.»

«Plusieurs emménagent dans une résidence pour se libérer des tâches d'entretien. S'ajoute à cela la vie sociale. Les familles sont moins grandes et les enfants ne viennent pas nécessairement chaque dimanche. Les grands complexes remportent beaucoup de succès en raison de la diversité de leurs services et de leurs activités.»

Lorsqu'on regarde plusieurs projets en chantier, on note que l'accent est mis sur le style de vie. Le restaurant a remplacé la cafétéria et une variété d'activités sont offertes sur place : salle de cinéma, bistro, piscine, spa, salle de bricolage, bibliothèque, allée de quilles, etc. La liste s'allonge, sans toutefois négliger les services de base, comme les soins de santé, l'accès à une pharmacie et à un dépanneur.

C'est justement pour profiter de l'abondance des services et d'un beau milieu de vie que Jean Bragdon n'a pas hésité à vendre sa maison de l'Île-des-Soeurs pour déménager au projet Ambiance du Groupe Maurice. «On s'y est intéressés dès qu'on a vu la qualité du projet et des services offerts, se rappelle-t-il. Bien sûr, la présence de soins médicaux et le sentiment de sécurité ont été importants.» Il n'a jamais regretté ce choix. «Les gens sont heureux d'être ici, il règne une bonne atmosphère et les services sont excellents», dit-il.

En plus d'une meilleure qualité de services, les aînés d'aujourd'hui veulent avoir plus d'espace: l'ère des petites chambres avec pension est révolue. «La moitié des unités du projet Jazz de Longueuil ont deux chambres à coucher pour une moyenne de 690 pieds carrés, dévoile René Bellerive, président de Groupe Kevlar. C'est beaucoup plus que les 400 pieds carrés qu'on voyait auparavant.»

Les couples vivent plus longtemps ensemble et les personnes âgées aiment recevoir, constate Jacques Vincent, président de Prével. «Dans le complexe Cambridge, à Pointe-Claire, nos appartements de 1200 à 1500 pieds carrés se louent très facilement. Je dirais même qu'ils sont plus faciles à louer que les plus petits logements.»

Évidemment, plus de services et une plus grande superficie signifient des loyers plus hauts. Une enquête de la Société cana-dienne d'hypothèques et de logement (SCHL) évalue que le loyer moyen pour un appartement de une ou deux chambres à coucher dans la région de Montréal est respectivement de 1134$ et 1352$.

«Mais dans les nouvelles résidences, les loyers sont plus élevés. On parle davantage de 1400$, 1600$, 1800$ et plus pour des appartements d'une chambre, précise Paul Cardinal, analyste principal de marché de la SCHL. C'est certain que ça comprend de nombreux services, et il est normal, pour cette clientèle, de consacrer plus de 30% de son revenu au logement. On peut même voir des ménages qui consacrent 50% et même 60% à leur logement.»

On voit aussi des résidences offrir des services plus complexes, comme ceux pour les gens en perte d'autonomie. «Cela demande plus d'expertise et il y a plus de risques, note Luc Maurice, président du Groupe Maurice. C'est aussi plus long à louer et le financement est plus difficile à obtenir.»

La professeure Francine Ducharme, titulaire de la chaire Desjardins en soins infirmiers à la personne âgée et à la famille, voit d'un bon oeil cette initiative, car une personne en pleine possession de ses moyens ne le sera peut-être pas quelques années plus tard.

«La stabilité est importante pour elles, que ce soit pour leurs amis, le voisinage et même le personnel qui donne les services, dit-elle. Cela leur permet de conserver leurs habitudes. Elles veulent s'installer et y demeurer longtemps et on peut les aider à le faire par une bonne conception de l'espace».

Selon la professeure à l'Université de Montréal, «les personnes âgées recherchent unenvironnement convivial qui ressemble à un domicile et à un milieu de vie, pas à une institution.» Les promoteurs sont conscients qu'ils doivent concevoir de grands projets qui offrent plus de services, tout en préservant cette convivialité.

«On sait que ça prend un immeuble d'une certaine importance pour offrir de bons services à un prix raisonnable, mais il ne faut pas qu'il ait l'air massif, car le style institutionnel est peuapprécié»,

souligne Luc Maurice. Pour son projet Les Promenades du parc à Longueuil, cela s'est traduit par la présence de cinq bâtiments de quatre étages seulement.

Pour le Saint-Léonard sur le Parc, le directeur général du Groupe le Parc, Yves Corbeil, a choisi de ne pas maximiser la densité. «Sur les 150 000 pieds carrés du terrain qu'on possède, on en consacre 55 000 à un parc et on a limité les bâtisses à huit étages.» Du côté de Prével, le projet Le Cherbourg mise sur la proximité du fleuve et l'ambiance de villégiaturequi vayrégner.

Lemarché des résidences de personnes âgées n'a donc pas fini d'étonner. Les besoins des personnes âgées d'aujourd'hui ne seront pas nécessairement ceux de demain, conclut Robert Chagnon. «Le défi demeure, pour les promoteurs, de voir l'impact dans cinq ans du style de vie que les nouveaux retraités vont choisir.»

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Renseignements:

Groupe Kevlar (résidences Jazz): www.residence-jazz.com

Groupe le Parc (Saint-Léonard sur le parc): www.groupeleparc.com

Groupe Maurice (Les Promenades du parc, Ambiance): www.legroupemaurice.com

Prével (Le Cherbourg, Le Cambridge): www.prevel.ca