C'est ce qu'explique François Saillant, coordonnateur au Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), dans un ouvrage qui paraît cette semaine sous le titre «La Régie du logement après 25 ans».

C'est ce qu'explique François Saillant, coordonnateur au Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), dans un ouvrage qui paraît cette semaine sous le titre «La Régie du logement après 25 ans».

La proportion de locataires au Québec a chuté de 53 pour cent en 1971 à 42 pour cent en 2001.

«Les ménages à plus haut revenu accèdent à la propriété et le groupe qui demeure locataire est en moyenne plus pauvre. Ce groupe devient beaucoup moins intéressant pour les investisseurs immobiliers et les propriétaires de logements locatifs», écrit l'auteur.

Ce bilan de la Régie du logement, publié 25 ans après la fondation de la Régie, devait comporter deux chapitres contradictoires, l'un rédigé par le porte-parole du FRAPRU et l'autre par Michel Riverin, de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ).

Mais M. Riverin a avisé qu'il ne rédigerait pas sa partie à cause des recours juridiques entrepris par la CORPIQ contre la Régie en 2005. L'ouvrage publié ne comporte donc que le point de vue de M. Saillant.

Selon Francois Saillant, un sondage mené auprès des ménages qui se sont retrouvés sans logis le premiers juillet 2001 et 2002 indique que la présence d'un trop grand nombre d'enfants justifiait le refus de leur louer un logement dans 21 pour cent des cas. Dans 17 pour cent d'autres cas, on avait invoqué que ces ménages étaient prestataires de l'aide sociale pour ne pas leur louer. On avait invoqué l'origine ethnique dans sept pour cent des dossiers.

Saillant met également en relief le fait que «depuis 1990, les investisseurs ont carrément tourné le dos à la construction de logements locatifs». Il y avait construction de 20 000 logements par année dans les années 1980 et ce nombre a oscillé entre 2500 et 4000 par année à partir de 1994.

Il s'ensuit une rareté très grande pour les logements à faible coût. Les promoteurs construisent des logements plus sophistiqués «à haut loyer, destinés à un marché bien particulier, celui des personnes âgées à revenus élevés. Le logement dit à bas loyer est en train de disparaître».

Le coordonnateur du FRAPRU croit que la Régie du logement, qui fêtait en 2005 le 25e anniversaire de sa création, a un rôle essentiel à jouer pour assurer le droit au logement aux locataires plus pauvres.

Pour ce faire, l'État devra lui fournir tous les outils requis pour assumer pleinement ses responsabilités.

M. Saillant rapporte des cas relevés par divers comités de locataires, et où on a signalé des gens délogés de leur logement après plus de 30 ans. Dans certains cas, des gens ont été délogés après 62 ans, et on a même mis en évidence le cas d'une personne âgée de 85 ans qui a reçu un avis de reprise pour le logement où elle était née.