«Logement: le retour de l'urgence». Sous ce titre, un rapport du Centre de recherches économiques et sociales sur l'immobilier et le territoire (CRESME) dresse un constat clair: «Un nombre croissant de familles a de plus en plus de mal à se loger», et c'est dans «la partie la plus pauvre de la société que la demande a augmenté».

«Logement: le retour de l'urgence». Sous ce titre, un rapport du Centre de recherches économiques et sociales sur l'immobilier et le territoire (CRESME) dresse un constat clair: «Un nombre croissant de familles a de plus en plus de mal à se loger», et c'est dans «la partie la plus pauvre de la société que la demande a augmenté».

Au pays du «patron chez soi» - quelque 70 % des logements occupés le sont par leurs propriétaires - , le coût d'une habitation, à prix constants, a augmenté de 51 % entre 1998 et 2005, mais la hausse est encore plus forte à Rome (+67 %) et à Milan (+74 %).

«Pour une famille avec deux revenus moyens, l'achat d'un logement» en ville «demandait 9,3 ans de salaire cumulé en 2004, alors qu'il ne fallait que 7,3 ans de salaire en 1995 pour y arriver et 5,3 ans en 1985», souligne l'étude du CRESME.

Pour les 3,2 millions de familles s'acquittant d'un loyer auprès d'un privé, la hausse est encore plus «dramatique»: +91 % à Rome entre 1998 et 2005 et +92 % à Milan sur la même période, pour une augmentation moyenne en Italie de 49 %.

«Nous avons atteint des niveaux d'usure dans les grandes villes», estime le secrétaire général de la CISET, l'union des locataires de la deuxième centrale syndicale, la CISL.

«À Rome, il faut compter entre 1200 et 1500 euros (1650 à 2070 $) pour un trois pièces sans les charges. C'est la totalité d'un salaire d'employé!», souligne-t-il.

«Avec l'augmentation du coût de la vie, même les classes dites "moyennes" se retrouvent fragilisées», précise-t-il.

Selon les observateurs, la hausse des tarifs est due à une pression immobilière croissante provoquée par l'arrivée sur le marché des «enfants du baby-boom» et des familles immigrées.