C'est ce que révèle une enquête menée par la Société canadienne d'hypothèque et de logement et rendue publique jeudi.

C'est ce que révèle une enquête menée par la Société canadienne d'hypothèque et de logement et rendue publique jeudi.

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) y voit une démonstration que le marché locatif a atteint son point d'équilibre pendant que l'Association des propriétaires du Québec (APQ) dit craindre que la situation ne se détériore et que le taux d'inoccupation continue sa remontée.

À l'autre bout du spectre, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) fait valoir que la hausse graduelle des taux d'inoccupation dans la plupart des centres urbains québécois n'a pas donné aux locataires le répit escompté en regard des prix des logements.

De son côté, le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) avance que le taux actuel d'inoccupation ne signifie pas que la crise du logement est disparue. Le porte-parole François Saillant estime que Montréal manque cruellement de logements à bas loyer.

Le RCLALQ mentionne que la situation la plus marquante à cet égard est à Québec avec une hausse moyenne de 4,2 pour cent pour les logements de deux chambres à coucher. Ce loyer moyen dépasse celui de Montréal (621 $ contre 616 $.

Le FRAPRU signale pour sa part que, sur l'île de Montréal, le taux d'inoccupation est de 0,9 pour cent pour le loyer comportant deux chambres à coucher et qui se loue moins de 500 $ par mois alors qu'il est de 3,7 pour cent dans ceux se louant plus de 900 $ par mois.

Alors que le FRAPRU réclame la construction de nouveaux logements sociaux pour les ménages à faible revenu, l'APQ suggère de «faire confiance davantage au libre marché, cesser toutes nouvelles constructions de HLM, aider les locataires à faibles revenus à se loger dans les logements du privé en les aidant financièrement.»

Les propriétaires estiment que ces mesures auraient pour effet de rétablir un meilleur équilibre dans le marché qui en a bien besoin et où les interventions gouvernementales sont souvent faites «avec le bouton de panique», estime le président de l'APQ, Martin Messier.

À la CORPIQ, on craint que si la tendance se poursuit, quant au taux d'inoccupation, que les propriétaires se retrouvent aux prises avec un nombre croissant de logements vacants.

«Les mises en chantier et le mouvement d'accès à la propriété ne s'arrêteront pas demain matin, ce qui laissera très bientôt le marché immobilier confronté à un surplus de logements», a renchéri le président de la CORPIQ, Luc Courtemanche.

Se tournant vers le gouvernement, le RCLALQ recommande de renoncer à alléger les règles de la Régie du logement du Québec et plutôt voir à instaurer le contrôle obligatoire des loyers et le dépôt des baux.

Par ailleurs, les données de la SCHL montrent que le taux d'inoccupation moyen des appartements locatifs au Canada s'est chiffré à 2,7 pour cent en octobre 2005, soit le même qu'en octobre 2004.

Par contre à Toronto, le taux d'inoccupation moyen s'établissait à 3,7 pour cent en octobre 2005 et à 4,3 pour cent en octobre 2004.

Les immeubles entrant dans les calculs de la SCHL sont des immeubles locatifs privés comptant trois appartements ou plus et des maisons en rangée destinés à la location et situés dans les 28 principaux centres urbains du pays.

En octobre dernier, le taux d'inoccupation le plus élevé, soit 10,3 pour cent, a été observé dans la région ontarienne de Windsor. La ville de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, a enregistré le deuxième taux le plus élevé, soit 5,7 pour cent. Saskatoon a suivi avec 4,6 pour cent, puis Thunder Bay (4,6 pour cent), Edmonton (4,5 pour cent), Saint-Jean, T.-N., (4,5 pour cent) et Saguenay (4,5 pour cent).

Les plus bas taux ont été enregistrés à Victoria (0,5 pour cent), Sherbrooke (1,2 pour cent), Québec (1,4 pour cent), Vancouver (1,4 pour cent), Trois-Rivières (1,5 pour cent), Calgary (1,6 pour cent) et dans le Grand Sudbury (1,6 pour cent).