À la recherche d'une nouvelle maison il y a quelques années, Pierre (nom fictif) et sa femme tenaient mordicus à ce qu'elle comprenne une piscine intérieure. Aujourd'hui, c'est un luxe dont ils ne pourraient plus se passer. Leurs cinq petits-enfants en raffolent. «Ils ne viennent pas voir grand-papa, ils viennent voir la piscine», blague l'homme d'affaires de la région de Québec. Le couple en profite aussi, lorsque ses horaires chargés le lui permettent.

À la recherche d'une nouvelle maison il y a quelques années, Pierre (nom fictif) et sa femme tenaient mordicus à ce qu'elle comprenne une piscine intérieure. Aujourd'hui, c'est un luxe dont ils ne pourraient plus se passer. Leurs cinq petits-enfants en raffolent. «Ils ne viennent pas voir grand-papa, ils viennent voir la piscine», blague l'homme d'affaires de la région de Québec. Le couple en profite aussi, lorsque ses horaires chargés le lui permettent.

Pour les partys de Noël et du jour de l'An, un maillot de bain suffit. Et la piscine a remplacé les voyages dans le sud l'hiver. Pierre estime que pour chauffer l'eau et l'enceinte de même que pour ventiler, il lui en coûte un peu plus de 350 $ par mois, soit 4200 $ par année. Il faut ajouter à cela l'entretien et l'aménagement. Sans oublier un coût indirect imprévu : comme le couple trouvait qu'il était moins agréable de se baigner dans la maison pendant l'été, il a fait aménager un bassin dans la cour arrière.

Bien entendu, un tel projet n'est pas à la portée de toutes les bourses. Selon Bernard Métivier de chez Piscines Trévi, difficile de s'en tirer sous la barre de 100 000 $ pour aménager une piscine intérieure. Il faut acheter le bassin, puis débourser une somme équivalente pour un système de ventilation efficace. S'ajoute la construction du bâtiment qui accueille la piscine et les frais annuels d'utilisation qui se chiffrent à quelques milliers de dollars.

Jean-Claude Martineau, président de Piscines canadienne, mentionne que la construction d'une piscine intérieure demande beaucoup plus de temps aux entrepreneurs. La finition exige une plus grande minutie car on perçoit mieux entre quatre murs les imperfections et les asymétries que dans un décor extérieur. Aussi, l'interaction entre différents corps de métier peut augmenter les délais puisqu'elle implique une conciliation d'horaires.

Guy St-Cyr, de chez Piscines et spas Montjoie, croit cependant qu'il est possible de réduire les coûts globaux, notamment en planifiant la construction de la piscine en même temps que la maison et en choisissant bien son système de ventilation.

Ventilation

«On peut installer une piscine n'importe où, dans la mesure où on contrôle très bien l'humidité. Les gens vont négliger ça, parce que ça coûte une fortune d'avoir un système qui est adéquat», observe Guy Simard, conseiller technique en bâtiment à l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ). Mieux vaut prévenir le coup, fait valoir M. Simard, et cela, même si l'on ne possède qu'un petit bassin. Il importe de bien séparer l'endroit qui reçoit la piscine du reste de la maison.

«J'ai vu des fiascos, des gens mettre simplement des ventilateurs au plafond et avoir plein de champignons sur les murs», relate M. Métivier.

Actuellement, le système de récupération d'énergie Dry-o-tron est le plus recommandé. Il réchauffe à la fois l'air et l'eau. Selon la taille de la piscine et du bâtiment qui l'abrite, le prix oscille entre 20 000 et 40 000 $. C'est un gros déshumidificateur, mentionne Denis Couillard, directeur du rayon en énergie renouvelable chez Miville Solution Climat Confort.

«L'eau s'évapore de la piscine et augmente l'humidité dans la pièce. On récupère cette humidité et sa chaleur. On retourne ensuite la chaleur dans l'air et l'eau dans la piscine», explique-t-il. Rien ne se perd. «On boucle l'énergie dans le bâtiment».

On pourrait aussi opter pour un échangeur d'air conventionnel, qui fait sortir l'humidité et qui assèche à l'aide de l'air extérieur. Mais cette méthode, bien que deux fois moins coûteuse à l'achat, entraîne d'importantes dépenses annuelles puisqu'on évacue la chaleur. Chaque fois, il faut chauffer l'air de nouveau. De plus, un échangeur d'air n'offre pas un rendement maximal lorsque le temps est humide à l'extérieur. L'utilisation d'une toile limite l'évaporation et peut aussi aider à réduire les coûts d'énergie.

Guy St-Cyr dit avoir trouvé un système aussi efficace que le Dry-o-tron, mais moins dispendieux. Il l'a testé sur sa propre piscine pendant cinq ans. L'échangeur d'air muni d'un compresseur est fabriqué au Québec par la compagnie Édenair 8000. L'appareil coûte environ 10 000 $. Il s'occupe strictement de l'air, en déshumidifiant et en réchauffant la pièce. Il faut donc aussi se procurer un chauffe-eau.

Gilbert Provencher, vice-président de la compagnie, fait valoir que son appareil est moins énergivore et qu'avec un système indépendant pour chauffer l'eau, le propriétaire peut mieux moduler sa consommation d'énergie. Il n'a pas à chauffer constamment, comme avec le Dry-o-tron, qui fonctionne 24 heures par jour, sept jours sur sept.

S'il est si avantageux, pourquoi n'est-il pas recommandé à la place du Dry-o-tron ? L'appareil est sur le marché depuis moins longtemps, et distribué par la compagnie, donc à plus petite échelle, soutient M. Provencher. Environ six ménages ventilent leur piscine intérieure avec ce produit dans la région.

Entretien

Outres ces considérations, sachez qu'un bassin à l'abri des intempéries ne signifie pas pour autant congé de corvée. Il faut contrôler tous les paramètres inhérents à une bonne qualité de l'eau (pH, alcalinité), note Hélène Hamel, propriétaire de Piscine Gunite Signature. Les tests peuvent être faits à la maison, mais Mme Hamel suggère de consulter un professionnel quelques fois par année. L'assainissement vise à la fois à procurer un confort au baigneur et à préserver les installations.

Si on utilise du chlore ou du brome, attention à la chloramine et la bromine. Ces substances chimiques résultent de la réaction de l'assainisseur avec les bactéries et causent des irritations aux yeux ou de fortes odeurs. Mme Hamel conseille d'acheter un générateur de chlore au sel. Il n'y a alors presque pas d'odeurs et moins de produits chimiques à manipuler.

En bout de ligne, MM. St-Cyr et Provencher croient au concept de piscine intérieure et souhaitent le rendre plus accessible à la classe moyenne. Mais tous les vendeurs ne sont pas aussi chauds à l'idée d'entrer la piscine dans la maison. Bernard Métivier a observé qu'après un certain temps, l'intérêt baisse et que l'été, personne ne s'en sert. Il conseille plutôt un duo piscine extérieure et spa couvert, ce dernier pouvant servir aussi bien l'été que l'hiver. Une option deux fois moins chère.

Jean-Claude Martineau suggère quant à lui une piscine extérieure creusée, que l'on peut chauffer pendant cinq mois, pour une fraction du coût d'un bassin intérieur.