Mais ce repli, craint un spécialiste de l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec (AEEQ), pourrait être bientôt suivi d'un nouveau train de hausses.

Mais ce repli, craint un spécialiste de l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec (AEEQ), pourrait être bientôt suivi d'un nouveau train de hausses.

«Avec l'arrivée de l'hiver, la demande d'huile à chauffage sera accrue. Elle s'opposera à la capacité limitée de production des raffineries et à une vigoureuse demande de carburant de la part de la Chine. Il ne faudra pas s'étonner que le prix du mazout remonte», déclare Benoît Légaré, conseiller à l'AEEQ.

À l'Association québécoise des indépendants du pétrole (AQIP), on se garde aussi de tout optimisme. Économiste et porte-parole de l'organisme, Sonia Marcotte n'est pas convaincue que les prix continueront de baisser.

Au Québec, précise-t-elle, le prix du mazout passait de 73,26 ¢ le 24 octobre à 71,63 ¢ le 31. Il y a repli, constate-t-elle. Cependant, le marché peut s'agiter et renverser la tendance.

Car le prix du mazout domestique, rappelle Mme Marcotte, dépend de celui du brut, de la capacité de production des raffineries, de l'offre et de la demande puis de la température.

Optimisme

Dans la région de Québec, le 1er septembre dernier, le prix du mazout culminait à 78,9 ¢ le litre. Début novembre, il était rendu à 69,9 ¢, alors qu'il était à 62,9 ¢ à la même époque, l'an passé.

Si le prix par litre ne dépassait pas 70 ¢, l'augmentation sur 2004 serait de 11 %.

«Durant une saison entière de chauffage, la consommation moyenne par ménage est de 2000 litres. La facture serait donc cette année de 1400 $ contre 1260 $ l'an passé. La majoration serait de 140 $ ou 20 $ par mois», évalue Jean-Marc Lessard, du service du marketing chez F. Dufresne.

Fin septembre, ce distributeur de produits pétroliers de Québec informait ses clients qu'il n'offrait pas, cette année, de prix garantis. «Selon notre analyse, nous avons de bonnes raisons de croire que les prix auront une tendance à la baisse au cours des prochains mois», détaillait F. Dufresne dans sa lettre circulaire.

En fait, la compagnie ne voulait pas que ses clients soient captifs de prix trop élevés pendant l'hiver. M. Lessard rappelle que le prix au litre affichait 75,9 ¢ le 5 octobre dernier, tombait à 73,9 ¢ le 24 puis à 71,9 ¢ le 31.

«Les prix étaient anormalement élevés, c'est pourquoi nous étions persuadés qu'ils allaient descendre. Mais nous ne savions pas quand», confie-t-il.

Il admet toutefois qu'il n'est pas impossible que le prix monte encore. «Les distributeurs tels que nous prennent trois fois livraison de mazout pendant la saison de chauffage. Peut-être que la prochaine sera plus coûteuse, ce qui n'est pas sûr. Mais l'autre le sera vraisemblablement moins», pondère-t-il.

Pour sa part, le responsable des communications de l'AEEQ, Jean Guay, croit que les belles années du litre de mazout à 42 ¢ sont révolues. L'énergie coûte plus cher. Raison de plus pour l'économiser.