Après plusieurs mois de travaux, la restauration du bâtiment, du moins dans sa partie extérieure, est presque terminée et on peut déjà constater que l'édifice construit en 1889 a retrouvé son lustre d'origine.

Après plusieurs mois de travaux, la restauration du bâtiment, du moins dans sa partie extérieure, est presque terminée et on peut déjà constater que l'édifice construit en 1889 a retrouvé son lustre d'origine.

Mais ce ne fut pas une tâche facile si l'on en croit l'entrepreneur général, Constructions Ricci et Fils, car il a fallu travailler dans le cadre d'un budget serré de 3,8 millions comprenant l'acquisition, la restauration et l'aménagement d'une centaine de chambres ainsi qu'un bureau d'accueil.

Photographies historiques

«Notre objectif était de restaurer la façade comme à l'origine, souligne l'architecte du chantier, Pierre Brisset.

«Comme la façade et le couronnement étaient passablement détériorés, il a fallu recourir à des photographies historiques afin de reconstituer l'ornementation du bâtiment.»

L'entreprise Toitures Trois Étoiles, qui a acquis de l'expertise dans la restauration des toits et des couronnements, s'est vu confier la réfection du toit et les ornements de la façade.

«Nous pensions pouvoir utiliser du cuivre étamé pour couvrir le parapet, les corbeaux et les tarabiscots qui étaient à l'origine en métal blanc, mais c'était trop dispendieux pour le budget qui nous était alloué. Nous avons opté pour du cuivre étamé pour le parapet seulement, tandis que les ornements ont été refaits en bois plutôt qu'en cuivre», raconte Serge Coulombe, responsable du projet. Il ajoute que les décorations en bois ont été réalisées par l'artisan Philippe Robitaille, de Sacré-Coeur, au Saguenay.

Un autre employé de la maison, Gilles Lamoureux, qui agit comme estimateur, explique que l'on utilise maintenant du cuivre étamé (recouvert d'une couche d'étain) plutôt que du cuivre pour refaire les toitures ancestrales, parce que les toits en cuivre sont plus sensibles aux pluies acides.

Philippe Robitaille, ex-Montréalais qui a fondé l'entreprise Tradition Design, a refait les corniches supérieures et inférieures de même que les consoles en merisier à son atelier, et recréé les festons (rosettes) à partir d'anciennes photos. M. Robitaille, qui a appris son métier auprès du maître charpentier Luc Boivin, est spécialisé dans les charpentes de maisons traditionnelles et la confection de meubles. Il a construit entre autres un voilier en bois de 27 pieds à partir d'un modèle ancien et participé à la réfection d'un manoir de type normand à l'île d'Anticosti.

Travaux compliqués

La responsable de la restauration pour la Old Brewery Mission, Brigitte Germain, souligne que les travaux financés par les trois gouvernements ont été plus compliqués que prévu.

«De l'amiante et même du papier journal servaient à isoler certains murs. Nous avons dû retirer ces produits pour les remplacer par d'autres plus conformes à la réglementation. L'ouverture prévue en octobre a été reportée à la fin de décembre ou au début de l'année prochaine à cause des mauvaises surprises rencontrées durant la réfection.»

Quoi qu'il en soit, la restauration du vieux bâtiment de 1889 va redonner un nouveau dynamisme à ce secteur longtemps négligé qui longe l'autoroute Ville-Marie.