À première vue, la démarche est tentante. Mais dans les faits, la finalité semble tout autre. D'autant plus que la Ville de Montréal certifie d'une certaine façon la qualité de l'eau distribuée.

À première vue, la démarche est tentante. Mais dans les faits, la finalité semble tout autre. D'autant plus que la Ville de Montréal certifie d'une certaine façon la qualité de l'eau distribuée.

Ce genre de sollicitation ne surprend pas Jacques Blanchard, superviseur à la Division de l'assainissement de l'air et de l'eau à la Ville de Montréal. «C'est un peu un outil de marketing», dit-il. Derrière cette approche, réside en effet une volonté de vendre des produits de traitement ou de filtration d'eau en tout genre: systèmes de traitement d'eau, filtres, adoucisseurs d'eau, robinetterie, réservoirs, etc.

Ce commerce a d'autant plus le vent dans les voiles que les gens se soucient de plus en plus de la qualité de leur service d'eau public. Il faut pourtant savoir que les cas de contamination peuvent être qualifiés la plupart du temps de «bénins». Seule une coloration brunâtre ou jaunâtre de l'eau du robinet doit nous alerter. Et encore. Celle-ci témoigne habituellement de la présence d'oxyde de fer dans les tuyaux, due à une installation désuète, ou bien d'une infiltration de terre consécutive à des travaux. Si cela ne représente pas un danger pour la santé, on se doit quand même d'appeler les services municipaux pour qu'ils interviennent.

Préjugé tenace?

Un propriétaire n'a théoriquement pas à recourir aux services d'un laboratoire pour des fins d'analyse. Montréal n'offre d'ailleurs pas ce service à ses citoyens. «La Ville se doit de distribuer une eau potable et n'offre pas de service d'analyse, car on est assuré que l'eau est potable et conforme», justifie Louis Richer, ingénieur en soutien technique pour les deux usines de production d'eau potable de la Ville de Montréal. Il soutient que la probabilité d'un problème de contamination est à peu près nulle à Montréal.

«Contrairement à ce que beaucoup croient, l'eau potable distribuée à Montréal est l'une des meilleures au Québec», assure-t-il. Pour deux raisons. D'une part, la qualité de l'eau brute, à la source, est «exceptionnelle». D'autre part, puisée en amont des rapides de Lachine, l'eau n'est pas traitée à l'aide de produits chimiques mais plutôt filtrée.

Les sceptiques peuvent néanmoins toujours faire analyser leur eau auprès d'un laboratoire privé. Une simple analyse bactériologique peut coûter entre 45$ et 80$ taxes incluses, selon les quelques laboratoires que nous avons contactés. Une analyse bactériologique et minéralogique peut facilement atteindre les 200$.

Et quand bien même la présence de bactéries aura été détectée, encore faudra-t-il être capable d'établir ensuite que le problème provient bien du réseau publique et non pas tout simplement de ses propres canalisations ou de celles de l'édifice dans lequel on habite.

Pour toute question relative à la qualité de son eau à Montréal, on peut s'adresser au laboratoire de contrôle de la qualité de l'eau au 514-872-5737.