«Ils sont tous des travailleurs autonomes qui, sous une bannière ou une autre, exploitent leur propre affaire. Ils font profession d'épauler les particuliers dans la vente ou l'achat d'une propriété. Cela, afin que la transaction soit claire, légale, avantageuse pour chacune des parties, à l'abri de toute poursuite judiciaire», déclare Mme Gaudreault au Soleil, à l'occasion du deuxième colloque en autant d'années de la CIQ qui a eu lieu cette semaine à Sainte-Foy.

«Ils sont tous des travailleurs autonomes qui, sous une bannière ou une autre, exploitent leur propre affaire. Ils font profession d'épauler les particuliers dans la vente ou l'achat d'une propriété. Cela, afin que la transaction soit claire, légale, avantageuse pour chacune des parties, à l'abri de toute poursuite judiciaire», déclare Mme Gaudreault au Soleil, à l'occasion du deuxième colloque en autant d'années de la CIQ qui a eu lieu cette semaine à Sainte-Foy.

Deux cents des 1100 membres de tout le territoire desservi par la CIQ y ont participé. Ce, pour augmenter leur instruction devant un marché plus déluré et énergique que jamais et dans lequel les technologies de l'information sont en perpétuelle mouvance.

Elle soutient que 200 personnes, ce n'est pas banal. «L'an passé, 150 agents et courtiers prenaient part au colloque. La hausse est donc de 33 %», détaille-t-elle.

Première ligne

L'agent doit bien connaître le marché, la valeur des propriétés, eu égard aux secteurs où elles se trouvent, être un conseiller financier et juridique de première ligne.

Bien sûr, il doit exiger des vendeurs qu'ils dévoilent ce qui ne va pas sur leur propriété et qui peut en affecter la valeur. Ou encore ce qui s'est produit antérieurement, même si des mesures de redressement ont été prises. «Car un vice caché ne l'est plus lorsqu'il est révélé», fait savoir la directrice générale.

D'un autre côté, l'agent doit faire comprendre aux acheteurs qu'ils ne peuvent contraindre les vendeurs à des baisses inconsidérées de prix pour compenser les imperfections que leur propriété présente de telle sorte de l'acquérir à une fraction du prix.

Mise au point

Lors du colloque, des experts ont enseigné les principes de la «mise au point» (home staging) d'une demeure pour sa vente.

«Il faut qu'elle soit neutre, qu'elle ne soit pas trop personnalisée», estime Mme Gaudreault. On chassera le trop-plein de bibelots ou de meubles, les couleurs ambiantes seront assez universelles, on délestera les garde-robes surchargés. Entre autres. Ainsi, l'acheteur potentiel ne se sentira pas indisposé et ne devrait pas se dire: je ne me sens pas bien ici, je m'en vais.

Les courtiers et agents - dont certains, se félicite Mme Gaudreault, venaient de la Côte-Nord, de la Gaspésie et des Îles - ont pu se familiariser avec l'assurance titre. Cela était d'autant plus opportun que des cadastres anciens peuvent donner lieu à des disputes eu égard à la réforme cadastrale des dernières années alors que des ayants droit testimoniaux peuvent se manifester contre toute attente.

Puis, la Chambre immobilière s'est penchée sur la relève. Des agents, du fait de leur âge, veulent tirer leur révérence, mais pas totalement.

«Si deux retraités à temps partiel s'associent pour exploiter un bureau permanent, nous croyons qu'ils doivent le faire sur de bonnes assises juridiques», explique Mme Gaudreault, qui a elle-même animé l'atelier afférent intitulé Pour terminer en beauté.

Vif intérêt

Enfin, dans un autre atelier étaient réunis la moitié des participants au colloque sous le thème Ce qu'en disent les juges. L'obligation de la part d'un agent, qui en a eu connaissance, de révéler qu'une mort violente a eu lieu dans une maison qu'il vend y a été abordée. Cela, par les soins du directeur des affaires civiles et pénales de l'Association des agents et courtiers immobiliers du Québec (ACAIQ), Jean-François Savoie. L'intérêt était vif car pareil problème n'est guère fréquent dans la pratique immobilière.

«L'an passé, trois causes de suicide sus, mais non divulguées, ont été entendues par le comité de discipline de l'ACAIQ et, dans tous les cas, les agents fautifs ont été condamnés», a rappelé Me Savoie.

Bien sûr, un agent ne va pas dire dans sa publicité ni dans la fiche descriptive de la maison qu'il y eut suicide. «Néanmoins, il est tenu de mettre une note comme quoi il invite les gens intéressés à la propriété à le joindre aux fins d'une déclaration», pense-t-il.

Par ailleurs, Me Savoie a relaté une cause, jugée en 2003, touchant la portée des facteurs significatifs pouvant justifier, de la part d'un acheteur, l'annulation de son offre d'achat sur la base du rapport d'inspection. La gravité matérielle des incorrections fondant la révocation d'un contrat préliminaire d'achat doit, selon la cour, être comparable à celle d'un vice caché.