En 2005, une avalanche de projets a déferlé dans le Vieux. Rue Saint-Antoine, juste au sud du Palais des congrès, le Groupe Aquilini a entrepris la construction d'une tour d'habitation de 21 étages qui comprendra 414 logements locatifs, à court et moyen terme. À un jet de pierre, la firme ATLIFIC va transformer les anciens immeubles de la Gazette en un complexe hôtelier de 400 chambres. Et dans la Cité du multimédia, Développements McGill vient tout juste de mettre en vente les appartements du M9, un complexe résidentiel qui comptera à terme 250 à 300 logements.

En 2005, une avalanche de projets a déferlé dans le Vieux. Rue Saint-Antoine, juste au sud du Palais des congrès, le Groupe Aquilini a entrepris la construction d'une tour d'habitation de 21 étages qui comprendra 414 logements locatifs, à court et moyen terme. À un jet de pierre, la firme ATLIFIC va transformer les anciens immeubles de la Gazette en un complexe hôtelier de 400 chambres. Et dans la Cité du multimédia, Développements McGill vient tout juste de mettre en vente les appartements du M9, un complexe résidentiel qui comptera à terme 250 à 300 logements.

Et ce n'est pas tout, Saint-Luc Habitation doit annoncer prochainement la construction de tours à logements dans un îlot encore vierge de Faubourg Québec. Avec tous ces projets en cours, le Vieux-Montréal affiche-t-il complet?

Pas du tout! répond Georges Coulombe, président du groupe immobilier Gestion Coulombe, une société très active dans le Vieux-Montréal depuis 30 ans. «On commence tout juste à revitaliser le quartier après des décennies d'abandon. Il reste tellement à faire», constate-t-il. Selon cet homme d'affaires, on pourra festoyer quand le quartier comptera au moins 10 000 résidants, alors que présentement, la population avoisine les 5000. On en comptait 2300 en 1996.

La présidente-directrice générale de la Société de développement de Montréal (SDM), Suzanne Deschamps, partage cet avis, en y apportant une nuance. «Je crois qu'à 8000 résidants, on aura atteint notre but. Dépasser ce nombre n'est peut-être pas souhaitable.»

Selon Mme Deschamps, il ne reste que des petits projets d'insertion à réaliser dans l'arrondissement historique, en excluant les deux grands espaces de stationnement encore disponibles. Le premier, celui de l'ancien pigeonnier de la rue Notre-Dame (l'horrible stationnement à étages démoli en 2000), est convoité par un promoteur dont le projet ne démarre pas. Le deuxième, situé entre les rues Saint-Jacques et Notre-Dame, à deux pas de l'édifice de La Presse, a fait l'objet d'un appel de propositions au début de l'année, mais le comité exécutif a rejeté les offres. On attend la suite.

Dans la Cité du multimédia (ou Faubourg aux Récollets), les espaces se raréfient aussi. «Les deux immenses stationnements encore ouverts renferment des vestiges archéologiques. Leur développement n'est peut-être pas souhaitable. On étudie la possibilité d'en faire des espaces verts», dit Mme Deschamps.

Les promoteurs commencent donc à se sentir à l'étroit. Stéphane Côté, président de Développements McGill, croit néanmoins qu'il existe encore quelques terrains intéressants à exploiter, sans oublier la reconversion d'immeubles. «Les coûts de construction nous obligent cependant à faire du haut de gamme. Dans ce segment de marché, c'est tranquille. Deux projets par année suffisent à répondre à la demande», constate-t-il.

La donne a également changé dans les espaces à bureaux. Le Vieux-Montréal n'attire pas que les résidants, les entreprises aussi s'y intéressent. On constate une chute importante du taux d'inoccupation dans les édifices à bureaux, affirme la SDM. Conséquence: l'intérêt pour la reconversion diminue. «Le commercial devient aussi intéressant que le résidentiel», affirme M. Côté, dont la compagnie possède des bureaux sur l'avenue McGill loués à 100 %.

Quant aux résidants, ils craignent maintenant la construction de mastodontes pour combler les petits «trous». «La hauteur de certains projets nous inquiète, tout comme leur architecture, qui jure avec celle du quartier», se plaint Ysabel Viau, présidente de l'Association des résidants du Vieux-Montréal (ARVM).

La nécessité d'attirer de nouveaux résidants, afin de créer des services de proximité, a disparu. «On n'est plus pris au dépourvu comme avant. On dispose aujourd'hui de tous les services essentiels», affirme Mme Viau.

Du côté du développement, la présidente pense qu'on approche du point de saturation. D'ailleurs, l'arrivée de nouveaux résidants fait craindre le pire pour le stationnement, déjà un cauchemar dans les vieilles rues étroites. «Même avec une vignette, ça devient de plus en plus difficile de se garer», déplore Mme Viau. Dans ce cas, pas de doute, le Vieux-Montréal affiche déjà complet!

Prix de vente dans le Vieux-Montréal

Année / Unités vendues / Prix moyen

2001 / 126 / 225 000$

2002 / 161 / 280 000$

2003 / 188 / 313 000$

2004 / 175 / 322 000$

2005* / 142 / 357 000$

* Janvier à Septembre

Source: Chambre immobilière du grand Montréal