Saint-Henri, surtout connu pour la grande pauvreté d'une partie de sa population, n'a pas toujours été mal aimé. Il possède d'ailleurs encore des vestiges de sa prospérité.

Saint-Henri, surtout connu pour la grande pauvreté d'une partie de sa population, n'a pas toujours été mal aimé. Il possède d'ailleurs encore des vestiges de sa prospérité.

Fondé en 1874, le village était à l'époque un secteur florissant de la métropole. De grandes industries, attirées par la navigation sur le canal de Lachine, y amenaient des milliers d'ouvriers. Ces nouveaux travailleurs habitaient pour la plupart des appartements dans des maisons à façade de pierre, dont plusieurs subsistent.

La crise économique des années 30 et la fermeture du canal de Lachine, en 1970, ont porté des coups durs au quartier. Beaucoup d'immeubles ont alors été laissés à l'abandon. Par contre, les récents efforts de revitalisation rendent Saint-Henri plus attrayant pour une clientèle jeune, séduite par la proximité du canal, des pistes cyclables, des cafés et du marché Atwater.

Caroline Bonin fait partie de cette nouvelle vague de résidants conquis par ce coin de Montréal.

Q: Pourquoi avez-vous choisi Saint-Henri?

J'habitais dans le quartier Nouveau-Rosemont, et je cherchais un rez-de-chaussée pour y déménager avec mon copain. Comme nous avons deux chats et un chien, nous voulions absolument profiter d'une cour ou d'une terrasse. À Rosemont, les appartements de ce type sont trop chers pour nous. Un jour, une amie qui habite Saint-Henri nous a parlé d'un appartement près de chez elle. Quand nous l'avons visité, ce fut le coup de foudre.

Q: Connaissiez-vous alors le secteur?

Pas vraiment. On se disait que ce n'était pas grave si le quartier ne nous plaisait pas, parce qu'au moins, on avait un appartement génial. Je me disais que je pourrais toujours devenir une experte du cocooning! Puis, un matin, après être déménagés, on s'est mis à découvrir le coin. On a d'abord été surpris par la gentillesse des commerçants, puis on a découvert qu'on habitait un très beau secteur, avec des parcs, des arbres, des services et des pistes cyclables.

Q: Depuis le mois de juillet, avez-vous profité des activités qu'offre votre quartier?

Jamais je n'aurais pensé qu'il y aurait tant d'activités à faire à Saint-Henri. Cet été, j'ai pris une semaine de vacances, et au lieu de me rendre au centre-ville, à quelques minutes de chez moi, je suis restée dans les environs. J'y ai découvert la petite bibliothèque Notre-Dame, le parc Sir-Georges-Étienne-Cartier, et surtout le canal de Lachine, à une minute de marche de chez moi. On marche aussi parfois jusqu'au marché Atwater, où je ne résiste jamais à l'envie d'acheter quelque chose!

Q: Est-ce un quartier sécuritaire?

Quand ma famille a appris que j'allais habiter le quartier Saint-Henri, elle m'a tout de suite dit que je ne pourrais jamais sortir le soir. Effectivement, encore aujourd'hui, même en connaissant mieux le coin, je ne me promènerais jamais seule à Saint-Henri la nuit. Par contre, le jour, il n'y a aucun problème. Je crois que dans les prochaines années, le climat va s'améliorer. Les citoyens ont tellement à coeur d'améliorer le secteur, ça ne peut que porter fruit.

Q: À 26 ans, vous êtes locataire. Deviendrez-vous propriétaire à Saint-Henri?

Pourquoi pas? J'ai grandi dans le quartier Rivière-des-Prairies, un quartier réputé difficile. Ça n'a pas fait de moi une mauvaise personne. Je pourrais donc certainement élever une famille dans un coin comme Saint-Henri.

À cinq minutes:

Dans son voisinage immédiat, Caroline Bonin fréquente...

- Un pub irlandais

- Le parc Sir-Georges-Étienne-Cartier

- Le marché Atwater

- Quelques antiquaires, rue Notre-Dame

- Plusieurs friperies