> Tableau comparatif des coûts de chauffage

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Malgré tout, il existe des solutions plus économiques que les autres. La biénergie vient en tête des moyens les moins coûteux, selon Jean-Thomas Bernard, professeur au département d'économie de l'Université Laval et spécialiste des questions énergétiques. Il place l'électricité au deuxième rang, suivie du gaz naturel et, finalement, du mazout. Il y a deux ans, il s'était livré au même exercice pour Le Soleil. Le mazout arrivait ex-aequo avec l'électricité, en deuxième place.

Les chiffres fournis par l'Agence de l'efficacité énergétique (AEE) donnent raison à M. Bernard.

Selon Hydro-Québec, la biénergie permet d'économiser en moyenne plus de 200 $ par année par rapport à l'électricité.

La biénergie utilise l'électricité comme source principale de chauffage et un combustible comme appoint.

Lorsque la température extérieure se situe au-dessus de -12°, le prix de l'électricité est fixé par Hydro-Québec à 3,67 cents/kWh, soit environ la moitié du tarif normal. Lorsqu'il fait plus froid, c'est le mazout qui prend le relais. Et là ça coûte plus cher: 16,46 c/kWh.

«Les gens qui utilisent la biénergie modifient leurs habitudes en fonction de la température extérieure», précise Claire Trépanier, porte-parole d'Hydro-Québec. «S'il fait très froid, ils vont, par exemple, retarder le démarrage de leurs appareils électroménagers».

Mais le chauffage à l'électricité a ses désavantages, dit Benoît Légaré, conseiller en efficacité énergétique pour l'AEE. «Pour une nouvelle maison, c'est pas mal moins cher de poser des plinthes électriques qu'une fournaise, explique-t-il. Mais il y a aussi plein d'inconvénients avec l'électricité. Il n'y a pas d'apport d'air frais, pas de filtration, pas d'aération.» À moins d'effectuer certains ajouts coûteux.

Mazout et gaz naturel

Le prix du mazout a presque doublé en quelques mois. Il coûtait 0,82 $ le litre en août dernier, selon l'AEE, contre 0,45 $/l en moyenne en 2003-2004. Il était moins cher que le gaz naturel; ce n'est plus vrai.

«Il y a trois coûts qui sont reliés à l'achat d'une fournaise, analyse M. Légaré. Le coût d'acquisition et le coût d'entretien peuvent être déterminés de façon assez précise. Mais le coût de l'énergie, quant à lui, varie en fonction prix de l'huile. Et on ne sait jamais ce qui va advenir de ce coût. Disons qu'il ne risque pas de diminuer bientôt.»

De plus, le mazout est le plus polluant des principaux moyens de chauffage. Reste le gaz naturel. Son prix (0,72 $/m³) augmente aussi, mais moins rapidement que celui du mazout. Jean-Thomas Bernard croit qu'il pourrait même diminuer à Québec. «Mais ça va prendre des terminaux méthaniers», précise-t-il.

Selon une analyse réalisée par l'AEE pour le journal Les Affaires du 3 septembre, la conversion au gaz naturel est la meilleure solution pour ceux qui ne veulent plus payer le gros prix du mazout. Les données recueillies démontrent qu'«il faut compter 1,9 an pour rentabiliser le remplacement d'une fournaise au mazout âgée de 20-25 ans (efficace à 60 %) par un appareil de chauffage alimenté au gaz».

Ce haut niveau de rentabilité s'explique: Gaz Métro subventionne en partie l'équipement nécessaire à ce changement. En comparaison, cinq ans seront nécessaires avant d'amortir les coûts d'une fournaise électrique.

Neutres

Les principaux organismes responsables de l'énergie ou de la consommation préfèrent rester neutres sur l'évaluation de la qualité des différentes méthodes de chauffage.

Option consommateurs ne se mouille pas. «Nous n'avons jamais réalisé d'analyse en profondeur sur les prix et l'impact sur la pollution des sources de chauffage», explique Stéphanie Lussier, coordonnatrice du dossier Énergie pour Option consommateurs. «Nous croyons que chaque personne est apte à choisir ce qui lui convient.»

Même son de cloche du côté de l'AEE. «C'est une question politique», avoue M. Légaré. «Nous n'avons pas à nous prononcer. Ce que nous faisons, c'est informer les clients pour qu'ils fassent un choix et réalisent des économies.»

Dans le site Internet de l'Agence de l'efficacité énergétique, www.aee.gouv.qc.ca, un petit logiciel permet de calculer les coûts et les conséquences polluantes (en moyenne) de chaque méthode de chauffage, selon la grandeur du logement, le nombre d'occupants et son année de construction.

Coûts unitaires de chauffage (août 2005)

Unité/ Coût unitaire $*

Électricité kWh/ 0,072

Mazout Litre/ 0,82

Gaz naturel m³/ 0,72

Propane Litre/ 0,6

Biénergie** kWh/ 0,0442

Bois Cordeau***/ 70

* taxes incluses **72 % électricité +28 % huile

*** 16''x4'x8'

Pour une maison de trois occupants, construite en 1997, surface habitable de 2080 pi².