Si l'on exclut le segment des logements collectifs, les plus récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), rendues publiques mardi, continuent de témoigner d'un ralentissement général dans la construction résidentielle.

Si l'on exclut le segment des logements collectifs, les plus récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), rendues publiques mardi, continuent de témoigner d'un ralentissement général dans la construction résidentielle.

Pour les neuf premiers mois de l'année, les 30 256 logements mis en chantier dans les régions urbaines du Québec représentent un recul de 11 pour cent par rapport à la période correspondante de 2004.

Pour le seul mois de septembre, 3822 logements ont été mis en chantier, comparativement à 3384 un an plus tôt. Le segment des maisons individuelles a enregistré une baisse de 8 pour cent par rapport au même mois de 2004 (1477 mises en chantier contre 1605 en septembre 2004), mais le démarrage de certains chantiers d'envergure pour des appartements en copropriété dans la région de Montréal a contribué à une augmentation de 32 pour cent dans le segment des logements collectifs (2345 mises en chantier, en regard de 1779 un an plus tôt).

Pour la région de Montréal, le nombre de logements collectifs a bondi de 51 pour cent, grâce à une très forte croissance pour les copropriétés sur l'île et dans la couronne nord. La couronne sud n'a toutefois pas profité de ce mouvement.

«Outre le dynamisme de la construction de copropriétés à Montréal en septembre -alimenté par un certain nombre de projets d'importance-, le secteur de la construction résidentielle au Québec perd de la vitesse comparativement à l'an dernier», a souligné Kevin Hughes, économiste provincial à la SCHL.

«Même la région de Québec, qui présentait un bilan relativement fort en début d'année, voit un net ralentissement depuis un trimestre. Et ce n'est guère étonnant compte tenu du ralentissement récent des facteurs fondamentaux soutenant la demande d'habitations.»

Le ralentissement général après les trois premiers trimestres est de l'ordre de 12 pour cent dans la région de Montréal et de 37 pour cent à Gatineau, alors que la croissance est nulle à Québec.

Ailleurs dans la province, les régions de Saguenay (19 pour cent) et de Trois-Rivières (3 pour cent) continuent d'afficher une augmentation des mises en chantier, tandis que la région de Sherbrooke enregistre un recul de 16 pour cent.

Pour le seul segment des maisons individuelles, Montréal et ses banlieues accusent un retard de 20 pour cent par rapport aux neuf premiers mois de 2004. La région de Gatineau affiche une baisse de 19 pour cent, alors que Québec se retrouve au même point qu'il y a un an.

Selon M. Hugues, la baisse de la construction de maisons individuelles au Québec est semblable à ce qui se passe dans les autres provinces canadiennes. «(Elle) traduit la faiblesse récente du marché du travail et du marché de la revente, où l'offre est beaucoup plus grande cette année», a-t-il ajouté.

À l'échelle du pays, la SCHL a révélé que le nombre désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier (c'est-à-dire des chiffres mensuels corrigés des variations saisonnières et multipliés par 12 afin de refléter le rythme d'activité sur un an) s'est établi à 199 800 dans les centres urbains, ce qui représente une progression de 13,8 pour cent par rapport au mois d'août.

Ainsi exprimées, les données de la SCHL indiquent que la croissance a atteint 19,8 pour cent dans les Prairies, 17,9 pour cent au Québec, 12,7 pour cent en Ontario et 11,4 pour cent en Colombie-Britannique.