> Carte des chantiers de constructions au Québec

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La valeur cumulative des permis résidentiels de bâtir au Québec atteint un sommet historique depuis le début de l'année, mais la poussée tire à sa fin.

C'est la quatrième année d'affilée que la marque établie durant les huit premiers mois de l'année précédente est fracassée, révèle les chiffres de Statistique Canada.

Autant la maison unifamiliale que l'unité d'un immeuble à logements paraît avoir la faveur du public, si on se fie aux demandes de permis des promoteurs. La valeur des deux catégories atteint aussi des sommets. Fait à signaler, à hauteur de 16 438 maisons, le nombre d'unifamiliales est en baisse de 957. Cela indique que la valeur unitaire des nouvelles maisons est beaucoup plus élevée que l'an dernier.

Toutefois, en août, la valeur québécoise des permis résidentiels accuse une chute de 22,7 % par rapport à juillet, comparativement à un repli de 1,4 % seulement à l'échelle du pays. De façon générale, un permis se transforme en coulée de fondation dans les deux ou trois mois suivant son émission.

«Cela confirme un ralentissement observé déjà dans les mises en chantier à l'échelle du Québec», note Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins.

L'an dernier, l'automne avait donné lieu à une poussée des mises en chantier et de l'émission de permis. C'est donc dire qu'août aura été un des derniers mois où les données sur la construction résidentielle québécoise affichaient des sommets.

Un retard de 8,2 % par rapport au record de l'an dernier dans le secteur non résidentiel cause par ailleurs un léger recul de 0,4 % sur la valeur totale des permis de bâtir après huit mois.

Par bonheur, la valeur des permis non résidentiels a bondi en août de 32 % au Canada et de 30,2 % dans sa société distincte. Le secteur industriel québécois est en hausse de 27 % tandis que le commercial réalise une poussée de 72 %. Seul l'institutionnel a réduit la valeur de ses demandes de permis, de 22,8 %.

Au Canada, la valeur des permis résidentiels et non résidentiels a atteint 5,4 milliards de dollars, fracassant aisément la marque de 5,1 milliards établie en juin 2004.

«Que le non-résidentiel relaie le résidentiel dans l'industrie de la construction suppose une santé vigoureuse de l'économie canadienne, estime Sherry Cooper, de BMO Nesbitt Burns. Il ne semble pas que ce soit un phénomène passager.»

Depuis le début de l'année, l'agglomération métropolitaine, qui inclut Laval et les deux banlieues riveraines, maintient la cadence effrénée de l'an dernier. La valeur des permis y est à peu près stable. La baisse du nombre d'unifamiliales est largement compensée par la poussée des unités dans les multiplex. À 12 873, il s'agit d'un sommet.

La construction non résidentielle est en baisse et très loin de son sommet de plus de 1,5 milliard atteint en 2001. Toutefois, les données d'août sont encourageantes avec un regain de 11 % par rapport à juillet, grâce surtout aux 188 millions du secteur commercial, soit plus du double de la valeur des permis délivrés en juillet. Le secteur commercial inclut magasins, entrepôts et bureaux.

Toutes proportions gardées, c'est le Saguenay qui emporte le morceau jusqu'ici cette année avec des hausses significatives tant dans le résidentiel que dans le non-résidentiel. Gatineau subit en revanche une forte baisse d'activités.

À l'échelle du Canada, on note que c'est seulement au Québec où la valeur des permis non résidentiels est en baisse depuis le début de l'année. La progression canadienne est de 24 %, poussée par des bonds de plus de 75 % en Alberta et en Colombie-Britannique. La forte hausse des prix du pétrole et du gaz naturel n'est pas étrangère au phénomène.

Du côté résidentiel, la palme revient encore à l'Alberta avec une poussée de 24 %.