Deux complexes de condos de luxe écologiques sont d'ailleurs sur le point de voir le jour dans les secteurs Glebe et Westborough. Leur première pelletée de terre n'a pas encore eu lieu, mais déjà la plupart des logements se sont vendus comme des petits pains chauds.

Deux complexes de condos de luxe écologiques sont d'ailleurs sur le point de voir le jour dans les secteurs Glebe et Westborough. Leur première pelletée de terre n'a pas encore eu lieu, mais déjà la plupart des logements se sont vendus comme des petits pains chauds.

Les bâtiments verts pullulent d'un océan à l'autre et on en retrouve déjà quelques-uns à Ottawa, tels que le nouveau Musée de la guerre, ainsi que le magasin Mountain Equipment Co-Op. Les projets de condominiums que les promoteurs immobiliers écologiques ÉcoCité et Windmill Developments s'apprêtent à mettre de l'avant, constituent cependant les premières habitations résidentielles de ce type à voir le jour dans la région.

Pour afficher leur teint vert, ces promoteurs doivent répondre à plusieurs critères, certains de leur choix, qui ont un impact favorable sur l'environnement. Ils utilisent, par exemple, des matériaux recyclés et des produits non toxiques pour une meilleure qualité de l'air. La construction est aussi conçue pour réduire dans la mesure du possible la quantité d'énergie nécessaire pour chauffer et rafraîchir le logement. Le site du projet est aussi au nombre des critères. On privilégie ainsi un endroit où les gens seront portés à prendre leur vélo plutôt que l'auto pour se déplacer et faire leur épicerie et autres achats.

Les travaux de construction du projet d'ÉcoCité débuteront le 15 septembre, sur l'ancien terrain du défunt pub sportif Villa-Deli, situé en face du stade Frank-Clair. Le promoteur écologique de Montréal, maintenant établi à Ottawa, Christopher Holmes, a mis en place un plan de 25 logements répartis sur six étages, à l'angle de la rue Bank et du croissant Wilton. La palette des prix varie beaucoup, mais reste sensiblement la même que celle des habitations non écologiques, soit entre 155 000 $ et 465 000 $ et plus, selon qu'il s'agit d'un loft, d'un condo et d'une maison avec ou sans terrasse.

Un espace commercial sera aussi installé au rez-de-chaussée dans lequel une librairie pour enfants aura pignon sur rue. On retrouvera aussi un stationnement sous-terrain. Les nouveaux résidents devraient pouvoir s'y installer dès le printemps prochain.

Depuis sa création en 2002, ÉcoCité a réalisé des projets de condominiums verts à Montréal, près du canal Lachine et sur le Plateau. La compagnie a décidé de prendre de l'expansion et de faire le saut à Ottawa, de même qu'en Colombie-Britannique, où la construction de maisons vertes n'en est plus à ses premiers balbutiements.

«Le marché immobilier d'Ottawa est prêt pour des nouveautés, je vois que les gens ici commencent, eux aussi, à voir des côtés positifs aux condominiums et à envisager la vie de condo. Ils sont aussi de plus en plus conscientisés à l'environnement», explique-t-il.

La tendance semble se confirmer, puisque des 25 éco-condos, il n'en reste plus que huit à vendre. Le portrait est sensiblement le même du côté du promoteur immobilier écologique Vic Klassen, dont la compagnie Windmill Developments débutera sous peu la construction du futur complexe de condominiums au coin des rues Wellington et Holland, à Ottawa. Le projet s'appelle The Currents et offre 43 unités de condos de luxe, dont les prix partent à 233 000 $. Au rez-de-chaussée, on retrouvera un nouveau cinéma, le Great Canadian Theatre Company (GCTC) qui devrait être opérationnel à compter de l'été prochain.

Les logements verts de Windmill Developments seront conçus pour permettre, entre autres, de réduire de 45 % l'énergie et de 45 % l'eau utilisées. C'est aussi le cas de ceux d'ÉcoCité, puisque selon M. Holmes, les futures habitations écologiques permettront de réduire de moitié la consommation d'énergie par rapport à celle des nouveaux bâtiments non écologiques et de 80 % par rapport à celle des vieux édifices.

Pour y arriver, ÉcoCité utilisera notamment le chauffage géothermique qui fonctionne à partir d'un capteur dans le sol, d'un générateur et d'un réseau de diffusion de la chaleur. «Le chauffage géothermique utilise la chaleur de la terre et fournit 90 % des besoins climatiques de la maison. Il n'y a pas de gaz ou d'énergie nucléaire d'utilisés ce qui fait en sorte qu'il n'y a pas d'effet de serre créé», explique M. Holmes.

Pour poursuivre dans la pensée verte, ÉcoCité utilisera aussi des matériaux recyclés pour ce qui est de l'isolation thermique, tel que du béton contenant de 50 % à 70 % de cendres recyclées, des armoires et portes en bois récupéré. Le promoteur posera aussi des planchers en bambou. «Une forêt de bambous met cinq ans avant d'atteindre sa maturité, alors qu'une d'érable met 35 ans. Le bambou se renouvelle plus rapidement. Il faut cependant l'importer d'Asie et là le transport constitue une source de pollution, ce n'est donc pas parfait, mais c'est quand même mieux», soutient M. Holmes.

ÉcoCité construira aussi la plupart de ses pièces en usine plutôt que sur le chantier de construction pour obtenir une meilleure précision dans le découpage des matériaux ou autres et ainsi éviter le gaspillage.

Au dire de l'agente immobilière du projet de condominiums ÉcoCité, Lyse Freeborn, le profil des acheteurs est une vraie mosaïque. «Les gens sont de plus en plus conscientisés à l'environnement et on retrouve parmi les acheteurs des personnes âgées qui ont décidé de vendre leur grosse maison pour avoir quelque chose de plus petit, des baby-boomers qui ont, eux aussi, vendu leur maison pour un éco-condo et qui ont conservé leur maison de campagne, des jeunes professionnels urbains et des jeunes qui débutent leur vie de famille», constate-t-elle.

Une jeune mère de famille, âgée de 31 ans, Catherine Bernier, vient tout juste d'acheter un condo ÉcoCité avec son conjoint et leurs deux enfants entre autres après avoir vécu une mauvaise expérience dans les nouveaux bâtiments non verts. «Avec des enfants, on fait plus attention à l'environnement et les nouveaux édifices emploient des produits toxiques qui rendent la qualité de l'air moins pure et qui créent des problèmes respiratoires. Les enfants marchent souvent à quatre pattes et sont donc en contact avec le sol, les tapis industriels et autres», confie-t-elle.

Mme Bernier a aussi choisi son futur logement en fonction du quartier, situé à proximité de la piste cyclable qui longe le canal Rideau et près des grands parcs et commerces.

«Le site est très important, lorsqu'on construit des habitations vertes, puisqu'on ne veut pas que les gens aient à prendre leur voiture qui est un grand pollueur», souligne M. Holmes.

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On peut obtenir plus de renseignements sur les habitations vertes en consultant les sites Internet suivants:

> Projet d'ÉcoCité

> Projet de Windmill Developments

> Conseil du bâtiment durable du Canada