L'industrie, au lendemain du grand verglas de 1998, s'est donné du mal. Elle a mis au point des poêles et des foyers plus propres, plus performants. Mais elle n'en est pas restée là: elle a créé un poêle à bois non polluant et hyperperformant. C'est le Caddy, qui, du reste, a de quoi décontenancer les détracteurs du bois de chauffage.

L'industrie, au lendemain du grand verglas de 1998, s'est donné du mal. Elle a mis au point des poêles et des foyers plus propres, plus performants. Mais elle n'en est pas restée là: elle a créé un poêle à bois non polluant et hyperperformant. C'est le Caddy, qui, du reste, a de quoi décontenancer les détracteurs du bois de chauffage.

Mis en marché à la fin 2002, il a été admis au «temple de la renommée du chauffage au bois» en mai 2003. Il a alors été certifié EPA, sceau de l'Agence américaine de protection de l'environnement.

Cet appareil procède de la créativité beauceronne. En effet, il a été conçu par la société PSG (pour Poêles Saint-Georges), de Saint-Georges. Ce poêle est unique au monde, croit Gilles Beaudoin, de SBI (Stove Builder International), entreprise des États-Unis désormais propriétaire de PSG.

À la quincaillerie Durand, on est d'avis que le Caddy est le nec plus ultra en matière de chauffage au bois. Tandis que Sylvain Marcoux, technicien en mise en place de poêles et chaudières au Centre du foyer de Saint-Henri, précise que c'est la Cadillac des poêles à combustible solide. Sans jeu de mots, insiste-t-il, parce que Cadillac est à l'origine du mot Caddy.

Directrice générale du Centre du foyer et technicienne en chauffage, Louise Labrie explique qu'un jet d'air «secondaire» provenant de barres perforées surplombant la chambre de combustion renvoie sur le feu les gaz non brûlés afin qu'ils le soient plus complètement.

De plus, des déflecteurs internes permettent un passage des gaz résiduels «sur un long trajet et à une température suffisamment élevée pour leur permettre de brûler» tout à fait. Enfin, ces déflecteurs, précise Gilles Beaudoin, échangent leur chaleur avec celle de la pièce où se trouve le poêle.

Par ailleurs, l'air chaud est soufflé par un moteur électrique dans chaque pièce de la maison après avoir emprunté un réseau de conduits. Un thermostat central règle la température ambiante. Il est relié à un «servomoteur», posé contre l'appareil de chauffage, qui ouvre un clapet d'admission d'air pour élever provisoirement la combustion. Le rétablissement de la température est, semble-t-il, assez immédiat.

Bien entendu, la chambre de combustion est isolée afin que la température reste élevée alors que l'air premier et l'air secondaire sont préchauffés, de sorte qu'ils ne refroidissent pas le feu. Comme l'écrit la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) dans son Guide du chauffage au bois résidentiel (2002), il s'agit d'un mode de combustion évolué.

«Bien entendu, on fait l'acquisition d'un pareil poêle à bois pour ne se chauffer qu'à ça», soutient M. Beaudoin.

Ceux qui ne veulent chauffer au bois que de temps en temps «ont avantage à lorgner les poêles et foyers au bois ordinaires. Peut-être au mazout ou au gaz», suggère Mme Labrie.

Bien que dans l'éventualité d'une panne interminable d'électricité, comme cela s'est produit dans le sud-ouest du Québec lors du grand verglas, le Caddy donne la «sécurité de chauffage». Dans ce cas, cependant, la chaleur ne sera plus pulsée, mais distribuée par gravité.

Économies de bois

Autre avantage de ce poêle «unique au monde»: on peut y adjoindre un brûleur au mazout ou des éléments électriques. Si l'on s'absente, le système auxiliaire prend le relais.

En revanche, si vous avez un appareil de chauffage au mazout et que vous aimeriez aussi vous équiper d'un chauffage au bois, vous pouvez les juxtaposer et les raccorder de sorte que le poêle à bois profite du système de pulsion d'air de l'appareil au mazout, de son circuit de diffuseurs et de reprise d'air.

Bien sûr, on peut acheter un poêle à bois ordinaire à moindre prix. Mais il fonctionnera suivant le principe du poêle à combustion lente avec déflecteurs. Et ne sera pas certifié EPA.

Allons! encourage Sylvain Marcoux, quelques centaines de dollars de plus, et c'est un Caddy «écolo» que vous avez. Sans compter qu'annuellement, sur 12 cordes de bois théoriquement utilisées, vous en emploierez trois de moins. Ce qui correspond à une épargne de 175 $ par an, plaide-t-il. Sans compter le privilège de voir «tourner et vivre» le feu, car la porte du Caddy est pourvue d'un ajour en vitrocéramique.

La chaleur que rend un pareil poêle est douce, estime François Plourde, du service des poêles et foyers à la quincaillerie Durand.

«D'un autre côté, la combustion étant double, il y a économie de combustible alors que la majorité des gaz sont supprimés», résume-t-il.