La hausse du taux directeur n'affecte immédiatement que les prêts hypothécaires à taux variables, liés au taux préférentiel des institutions prêteuses. Par exemple, avec l'augmentation d'un taux variable de 4,4 % à 4,65 %, le remboursement mensuel d'un prêt de 100 000 $ sur 25 ans passe de 548 $ à 562 $. Cela n'a rien d'alarmant pour quiconque s'est laissé une marge de manoeuvre adéquate pour pallier aux inévitables fluctuations.

La hausse du taux directeur n'affecte immédiatement que les prêts hypothécaires à taux variables, liés au taux préférentiel des institutions prêteuses. Par exemple, avec l'augmentation d'un taux variable de 4,4 % à 4,65 %, le remboursement mensuel d'un prêt de 100 000 $ sur 25 ans passe de 548 $ à 562 $. Cela n'a rien d'alarmant pour quiconque s'est laissé une marge de manoeuvre adéquate pour pallier aux inévitables fluctuations.

Quant aux prêts à taux fixe, leurs aléas sont plutôt dictés par le climat des marchés financiers. «Plusieurs facteurs font en sorte que les taux fermés ne bougent pas beaucoup et devraient perdurer jusqu'à fin 2005», prévoit Benoît P. Durocher, économiste au Mouvement Desjardins. À long terme, il perçoit une tendance à la hausse assez significative des taux d'intérêt mais exclut l'éventualité d'une flambée jusqu'aux 20 % comme au début des années 80.

Selon ses moyens

Gaëlle Généreux a fait une bonne affaire l'an dernier en achetant un triplex du quartier Saint-Jean-Baptiste en copropriété avec sa soeur et son beau-frère.

Comme aucun d'entre eux ne souhaitait assumer le risque de grandes fluctuations dans leurs paiements d'hypothèque, ils ont choisi un prêt à taux annuel fixe, révisé chaque année pendant cinq ans selon le taux préférentiel de leur institution. «On n'a pas de plan à long terme, dit-elle. On espère que les taux d'intérêt n'augmenteront pas trop et on pense que d'ici cinq ou six ans, notre situation financière ne sera pas la même, donc on sera mieux préparés à faire face à une hausse.»

Les taux d'intérêt fluctuent de façon cyclique et avoisinent actuellement le creux historique. Benoît P. Durocher, de Desjardins et Nathalie Duchesne, conseillère en financement hypothécaire chez Multi-Prêts, s'entendent pour projeter le sommet des prochains cycles autour des 8 % pour le prêt à taux fixe sur cinq ans.

À l'aide d'un outil de planification proposé dans le site Web de la Banque de Montréal, Gaëlle Généreux a évalué le montant de ses versements mensuels si les taux atteignaient cet hypothétique 8 %. «Je m'attendais à une plus grosse différence, dit-elle, satisfaite. Ça ira parce que de toutes façons, ça revient moins cher que payer un loyer dans Saint-Jean-Baptiste.»

Les propriétaires qui auront du mal à faire face à d'éventuelles hausses sont ceux qui sont déjà serrés aujourd'hui, affirme Nathalie Duchesne. «Ça va être triste pour les gens qui ont été mal conseillés et qui ont emprunté au maximum de leur capacités», dit-elle.

Elle reproche aux grandes institutions bancaires d'inciter au surendettement et insiste sur le fait que les clients devraient calculer un budget réaliste plutôt que d'emprunter les plus gros montants consentis par le prêteur.

Compte tenu du climat d'incertitude et des taux toujours avantageux, Nathalie Duchesne recommande ces jours-ci aux jeunes familles de choisir un prêt à taux fixe sur cinq ans ou plus. En choisissant cette option on peut plus facilement planifier son budget et on ne s'expose qu'à peu de risque. «Le marché est beaucoup trop incertain pour les taux variables. Tant qu'il n'y a pas de reprise de régularité, j'irais vers du fixe», dit-elle.

Éric Brassard, conseiller financier et auteur du livre Un chez-moi à mon coût, conseille au contraire de privilégier les taux variables en tout temps. Selon lui c'est le montant déboursé pour garantir un taux constant qui fait que l'emprunteur est perdant en bout de ligne. «Le danger du taux variable c'est une flambée des taux, des hausses de l'ordre de 2 % à 3 % par année mais la conjecture n'est pas à ça.»

Quant à la sécurité budgétaire, M. Brassard juge que quiconque a les moyens d'acheter une maison devrait être en mesure d'absorber la différence entre le taux fixe et le taux variable protégé, la seconde option étant plus avantageuse à long terme dans 80 % des cas.