Au prix en vigueur vendredi dernier de 75 ¢ le litre, chauffer une maison moyenne au Québec coûtera 1800 $, soit 325 $ de plus que l'an dernier, estimait vendredi le président de l'Association du chauffage au mazout, Normand Leblanc.

Au prix en vigueur vendredi dernier de 75 ¢ le litre, chauffer une maison moyenne au Québec coûtera 1800 $, soit 325 $ de plus que l'an dernier, estimait vendredi le président de l'Association du chauffage au mazout, Normand Leblanc.

Cette facture moyenne, basée sur une consommation de 2500 litres, représente une augmentation de 25 % par rapport à l'an dernier et de 45 % depuis deux ans. De telles augmentations inciteront-elles les ménages à troquer leur fournaise au mazout pour des plinthes électriques?

Le président du regroupement des distributeurs de mazout croit que non. «Depuis 10 ans, le mazout était la source d'énergie la moins chère pour le chauffage», rappelle Normand Leblanc. Selon lui, il faut prendre son temps avant de prendre une telle décision, qui exige des investissements importants.

La part du mazout dans le marché de la chauffe a beaucoup diminué au cours des dernières années au Québec, où elle s'établit actuellement à 17 %. Avec les hausses récentes du prix du pétrole, l'électricité conforte son statut de source d'énergie la moins chère, reconnaît Normand Leblanc, mais son prix est aussi appelé à augmenter, souligne-t-il. Quant au gaz naturel, ce n'est qu'une question de temps avant que son prix rejoigne celui du mazout, selon lui.

Le mazout a perdu son titre de source d'énergie la moins coûteuse pour la chauffe l'hiver dernier, alors que le prix moyen du litre était d'environ 62 ¢ à Montréal. Le même litre de mazout se vendait vendredi dernier à 75 ¢. La plupart des distributeurs offrent à leur clientèle une protection contre les fluctuations du prix du mazout, rappelle Normand Leblanc. «Le consommateur a le choix, il peut choisir un prix fixe pour toute la saison l'hiver, un prix plafond qui permet de profiter des baisses de prix s'il y en a et le prix du marché.»

Vendredi dernier, le prix fixe offert par les distributeurs variait entre 72 et 73 ¢ le litre, soit légèrement moins que le prix du marché (75 ¢). Le prix plafond qui permet au consommateur de se protéger contre les hausses brutales de prix qui pourraient survenir cet hiver tout en bénéficiant d'éventuelles baisses, était autour de 73,9 ¢. Une telle protection n'est toutefois pas gratuite, puisqu'il faut payer une prime variant de 25 à 50 $ pour s'en prévaloir, soit l'équivalent de 2 ¢ le litre. Le vrai coût du prix plafond est donc de 75,9 ¢ le litre.

Compte tenu des bouleversements actuels sur le marché du brut, on pourrait s'attendre à une augmentation de la popularité des contrats d'approvisionnement assorti d'une protection. Ce n'est pas le cas, constate Louis-Philippe Gariépy, porte-parole de Shell Canada. Bon an mal an, selon lui, 30 % de la clientèle opte pour les contrats avec protection tandis que les autres choisissent le prix du marché.