Les ventes de logements neufs ont atteint un nouveau record le mois dernier, progressant de 6,5 % par rapport à juin à 1,41 million d'unités en rythme annuel, a indiqué mercredi le ministère du Commerce.

Les ventes de logements neufs ont atteint un nouveau record le mois dernier, progressant de 6,5 % par rapport à juin à 1,41 million d'unités en rythme annuel, a indiqué mercredi le ministère du Commerce.

Pour les économistes, cela pourrait bien être le bouquet final avant un ralentissement du secteur.

«Le marché de l'immobilier est proche de son pic», estime John Lonski de Moody's Investors Services.

À l'appui de cette thèse, le marché de l'usagé semble déjà marquer le pas.

Les reventes de logements ont reculé de 2,6 % en juillet à 7,16 millions d'unités, selon les chiffres publiés mardi par le groupement des agents immobiliers NAR.

Les marchés financiers, échaudés par ce recul, se sont repris mercredi après l'annonce du nouveau record des ventes dans le neuf.

La grande crainte est en effet que l'immobilier, qui connaîtra une nouvelle année record, ne s'écroule brusquement.

Les économistes ont beaucoup de mal à prédire l'évolution du secteur et ils ont plusieurs fois depuis plus d'un an prévu un retournement imminent de la tendance.

Les derniers chiffres laissent penser que cette fois-ci sera la bonne.

«Il y a des signes d'une résistance croissante à la hausse des prix», souligne M. Lonski.

Le gonflement des stocks est ainsi notable sur le marché de l'usagé. Fin juillet, il y avait 2,75 millions de logements à revendre aux États-Unis, soit le niveau le plus élevé depuis mai 1988.

Cette augmentation des invendus pourrait rééquilibrer l'offre et la demande et ainsi réduire la pression sur les prix, selon David Lereah, le chef économiste du NAR.

Le phénomène semble déjà en marche sur le marché des logements neufs, où le prix médian a décliné en juillet pour le troisième mois consécutif.

Par ailleurs, il semble qu'à force de monter, les prix approchent d'un plafond indépassable par endroits.

Selon les experts, on assiste à un phénomène de vases communicants avec une accalmie des prix dans les zones ayant connu la plus forte appréciation, tandis que la hausse s'accélère dans les quartiers moins chers.

La grande question est de dater le retournement de tendance.

«Le rythme des reventes devrait rester robuste au moins jusqu'à la fin de l'été», estime Stephen Stanley, chef économiste chez RBS Greenwich Capital.

«Le pic sera atteint très bientôt», juge pour sa part M. Lonski.

Ce qui maintient pour le moment les ventes à des niveaux records, et devrait ensuite permettre un atterrissage en douceur du secteur, est le niveau historiquement bas des taux d'intérêt.

Le taux moyen pour un prêt à 30 ans n'était que de 5,70 % en juillet contre 5,58 % en juin, et 6,06 % en juillet 2004.

Le temps que ces taux remontent, l'économie devrait absorber en douceur le refroidissement de l'immobilier.

«Nous prévoyons un déclin mesuré des ventes en 2006, mais celui-ci ne sera sans doute pas assez marqué pour amputer l'activité économique l'an prochain», assure M. Lonski.

Il ne faudrait cependant pas que le retournement de tendance tarde trop.

D'abord, parce que la hausse des prix pousse les particuliers à contracter des emprunts de plus en plus risqués. Ensuite, parce que les spéculateurs sont de plus en plus nombreux sur le marché (23 % des achats l'an dernier).

Aussi, le record des ventes de logements neufs de juillet peut-il être vu comme une sonnette d'alarme.

«Le marché semble paniquer. Les gens se précipitent avant que les prix atteignent des niveaux inaccessibles», estime l'économiste Joel Naroff.

«Plus les choses resteront longtemps hors de contrôle, plus dure risquera d'être la chute», selon lui.