«Son geste m'a vexé. Et cela ne me dispose ni à l'écoute ni au compromis», dit l'homme qui se confie au Soleil sous le couvert de l'anonymat.

«Son geste m'a vexé. Et cela ne me dispose ni à l'écoute ni au compromis», dit l'homme qui se confie au Soleil sous le couvert de l'anonymat.

La raison invoquée par son voisin lui semble légère. «Il se plaint qu'il ne peut apercevoir son garage qui, de toute façon, n'est pas très esthétique», précise l'homme.

Lorsque la poussière aura tombé et qu'il lui aura montré un peu plus d'égard, il dit qu'il sera prêt à l'écouter et à évaluer le préjudice, si tant est qu'il y en ait un.

Puis, le cas d'un ménage de Duberger, survenu il y a quelques années. Les feuilles de deux arbres malades appartenant à un voisin tombent sans cesse dans sa piscine. Lors de l'installation de celle-ci, les arbres étaient petits.

La chute des feuilles, qui congestionnent souvent le drain de fond et le retour d'eau, dure tout l'été. Il prend le parti d'en parler au propriétaire des arbres. Celui-ci se montre compatissant. Il est prêt à élaguer. Il est sur le point de le faire lorsque sa conjointe le lui interdit formellement. Ces arbres, elle y tient et défend qu'on les lui charcute.

Le ménage lésé prend un avocat qui procède par mise en demeure. Le voisin prend le sien. Rien ne va plus. Las de toute cette misère, le premier baisse les bras, mais sans rancune. Quelque temps après, le second l'informe qu'il fera rabattre ou couper ses arbres. Ce qui fut fait.

Par ailleurs, près de la rivière Saint-Charles, quelque part entre la 8e et la 4e Avenue, un jeune couple fait, l'année dernière, l'acquisition d'un triplex. Derrière s'élève un érable droit qui, de la propriété contiguë, s'élève jusqu'à leur toit. De plus, il effleure la maison. Cela tourmente la femme et l'homme, car ils craignent la formation d'un foyer d'humidité qui pourrait faire pourrir localement leur immeuble. Ils appréhendent aussi les vents d'automne et les chocs de la cime contre la corniche.

«L'année dernière, nous avons eu droit au sol à un tapis de samares (semence des érables). Cette année, peu de samares, mais l'arbre a pris un solide coup de croissance», racontent-ils.

Ils se souviennent que l'ancien propriétaire a voulu le faire abattre, mais la Ville le lui a interdit. Cela l'a décontenancé. Les choses en sont restées là.

Dernièrement, le propriétaire est décédé. Deux héritiers possèdent maintenant la maison... et l'arbre. Le couple, jusqu'à présent, s'est gardé de les joindre afin de ne pas troubler leur deuil. Il est maintenant temps de le faire, pense-t-il.