La National Association of Home Builders, des États-Unis, découvre aussi une baisse des ventes des «McMansions», pour la première fois depuis 30 ans.

La National Association of Home Builders, des États-Unis, découvre aussi une baisse des ventes des «McMansions», pour la première fois depuis 30 ans.

Après une forte croissance de la revente des manoirs dans le Grand Montréal, le marché se stabilise, a déclaré à La Presse Affaires Bertrand Recher, analyste de la SCHL, après un examen approfondi des données de la Chambre immobilière du Grand Montréal. «C'est sûr, ça ralentit».

En 2000, les courtiers ne réalisaient que 1 % de leurs ventes avec des manoirs, mais elles ont grimpé jusqu'à 3 % l'an dernier, avant de plafonner cette année, a précisé Bertrand Recher. Pour chaque acheteur de ces châteaux, il y a 17 vendeurs, soit presque deux fois plus que dans un marché normal équilibré (8 à 10 vendeurs par acheteur). Le rythme annuel de ces ventes stagne à 800 unités, selon lui. Même la vente des maisons de 300 000 $ à 500 000 $ se stabilise aux environs de 2000 contrats annuels.

Cela s'explique en partie par la vive concurrence de la construction de manoirs, qui continue de croître, a affirmé Bertrand Recher, dans un marché cependant modeste, malgré les apparences, et qui n'intéresse qu'un nombre limité d'entrepreneurs.

Trois d'entre eux ne voient pas, par contre, de croissance à l'horizon. Construction Louis XVI constate une baisse de 15 % par rapport à l'an dernier, a confirmé la vice-présidente, Manon Partenza. «Il n'y aura sûrement pas de hausse», a renchéri Jean Houde, président de Construction Jean Houde. «La demande égale celle de l'an dernier, a enchaîné Robert D'Astous, président de Construction D'Astous, qui ne s'attend pas cependant à une baisse l'an prochain, car son carnet de commandes est déjà presque rempli», pour 15 à 20 de ses maisons de luxe. Par contre, «des fournisseurs me disent que les affaires ralentissent ailleurs. Moins indépendants, ils me sollicitent davantage».

Jean Houde réalise de son côté «un grand nombre» de manoirs qui, sans le terrain, coûtent de 500 000 $ à 1,5 million et nécessitent des travaux de six mois à deux ans. Il en construit «un peu partout dans la région de Montréal» et est en voie d'achever trois projets, à l'Île-des-Soeurs, Beaconsfield et Dorval. Les mises en chantier actuelles sont presque aussi élevées que l'an dernier, mais «le sommet a été atteint il y a un an», a-t-il reconnu.

Toutefois, la construction des manoirs de plus de 450 000 $ a continué d'augmenter dans la région de Montréal au cours des six premiers mois de l'année, a dit Bertrand Recher. Cette niche a ainsi représentée 8 % des ventes des constructeurs, comparativement à 6 % l'an dernier. De 285 durant l'année 2003, ces gros chantiers ont plus que doublé l'an dernier, à 599, et ont déjà atteint le nombre de 341 durant les six premiers mois.

La National Association of Home Builders (NAHB) a constaté depuis déjà quelques mois une nouvelle tendance dans les «McMansions» aux États-Unis, à la suite de la hausse du coût des terrains et de la construction. Après trois décennies d'augmentation de la taille des maisons américaines, le goût des acheteurs plus jeunes est en train de changer et c'est le facteur le plus important, selon le Financial Times, qui cite également des données de Washington. Plutôt que d'avoir des chambres vides et sans meubles, des acheteurs préfèrent maintenant des maisons un peu plus petites.