Rien ne vaut le plaisir de se gausser de son succès, même si celui-ci n'est que sur papier... et même si notre seul mérite est d'avoir acheté une maison au bon endroit, au bon moment. La valeur de notre propriété a atteint un sommet inespéré et l'on ne peut s'empêcher d'en parler.

Rien ne vaut le plaisir de se gausser de son succès, même si celui-ci n'est que sur papier... et même si notre seul mérite est d'avoir acheté une maison au bon endroit, au bon moment. La valeur de notre propriété a atteint un sommet inespéré et l'on ne peut s'empêcher d'en parler.

L'auteur Steven Gaines a écrit Sky's the Limit: Passion and Property in Manhattan, un livre sur la ville américaine la plus obsédée par le marché immobilier. «Il y a 10 ans, les gens parlaient de leur chirurgie plastique ou du marché boursier, dit-il. Maintenant, ils sont subjugués par le marché immobilier. Et la grosseur de la maison a son importance.»

Explorant le filon, la chaîne de télévision spécialisée TLC présente la série Property Ladder, dans laquelle des propriétaires achètent des maisons, les rénovent et les revendent avec de gros profits. Signe des temps.

Il n'y a plus aucune pudeur. «Beaucoup disent ouvertement combien leur maison s'est appréciée», constate Jerry Howard, chef de la direction de l'Association nationale des constructeurs d'habitations.

Est-ce déplacé? «Les Américains sont plus à l'aise qu'avant de dévoiler des informations personnelles à leurs amis, estime Adorna Carroll, une agente immobilière du Connecticut. Tous veulent partager leurs bonnes et leurs mauvaises expériences, car tous connaissent quelqu'un qui veut vendre sa maison ou en acheter une. C'est beaucoup plus impoli de s'en prendre les uns aux autres en parlant de politique. L'immobilier est un sujet de conversation neutre.»

Il a déjà été mal vu de se targuer de la valeur de sa maison. C'est de moins en moins le cas.