Dans la région montréalaise, le prix de vente moyen d'un bungalow individuel a atteint 202 000 $ durant la période d'avril à juin, soit une augmentation de 6,9 % depuis un an. Or, cela représente un ralentissement par rapport aux hausses de plus de 10 % auxquelles le marché immobilier nous avait habitués ces dernières années, note Royal LePage dans son étude.

Dans la région montréalaise, le prix de vente moyen d'un bungalow individuel a atteint 202 000 $ durant la période d'avril à juin, soit une augmentation de 6,9 % depuis un an. Or, cela représente un ralentissement par rapport aux hausses de plus de 10 % auxquelles le marché immobilier nous avait habitués ces dernières années, note Royal LePage dans son étude.

Une maison un peu plus grande à deux étages se vendait en moyenne 316 185 $ dans le Grand Montréal, en hausse de 6,5 % sur 12 mois. Les habitations en copropriété- les condos- affichent les meilleures performances, avec une appréciation moyenne de 7,7 % en un an (à 191 271 $), mais ce phénomène tire à sa fin, indiquent plusieurs sources.

François Mercille, copropriétaire de deux succursales Remax couvrant les secteurs Saint-Léonard, Rosemont et Pointe-aux-Trembles, partage globalement les constats de l'étude.

«Le marché est devenu plus sérieux. Auparavant, les vendeurs demandaient à peu près n'importe quel prix et on vendait ces maisons. Là, les gens (vendeurs) qui exagèrent ne vendent plus. C'est aussi simple que ça», dit le responsable. Selon lui, il faut de 30 à 45 jours en moyenne pour vendre une propriété, alors qu'on pouvait conclure une transaction en moins de deux semaines il y a un an ou deux.

Selon les experts de Royal LePage, l'accroissement du nombre de maisons à vendre a contribué à ralentir l'ascension des prix. À Montréal, comme à Toronto et dans les Maritimes, les inscriptions plus nombreuses ont donné aux acheteurs beaucoup plus de temps et un plus grand choix que l'an dernier, ce qui a modéré un marché encore considéré comme favorable aux «vendeurs».

Premier vice-président de Royal LePage, Gino Ramanese explique que la baisse des taux d'intérêt il y a deux ans avait déclenché une vague de nouveaux acheteurs formée de locataires voulant soudainement s'acheter une maison. Or, ce mouvement s'est estompé.

«Cela contribue aussi à réduire un peu la demande, même si celle-ci demeure forte», dit-il.

Serge Brousseau est le patron de Remax du Cartier, qui dessert les secteurs Outremont, Mont-Royal, Plateau-Mont-Royal et Villeray. Selon lui, les maisons «dispendieuses», soit de 500 000 $ et plus, continuent de bien se vendre et la demande est encore «très soutenue» en général. Mais, compte tenu du nombre accru d'inscriptions, il faut 40 à 60 jours environ pour vendre une propriété, estime-t-il.

«Beaucoup de gens se sont mis à acheter et à vendre rapidement des maisons ces dernières années pour profiter de la frénésie et réaliser un profit. Mais cela fait en sorte qu'il y a plus de maisons à vendre. La construction de condos a aussi contribué à accroître l'offre», dit-il.

Le ratio du nombre de vendeurs par rapport au nombre d'acheteurs est passé de trois pour un, dans le segment des condos en 2002, à environ six pour un actuellement, indique d'ailleurs Paul Cardinal, analyste principal à la SCHL (Société canadienne d'hypothèques et de logement). Le point d'équilibre se situe à huit ou 10 pour un.

Selon Gino Romanese, de Royal LePage, le marché continuera de ralentir graduellement au cours des prochains mois. Si bien qu'on peut s'attendre à des hausses plus modestes des prix, soit de l'ordre de 4 à 5 % l'an prochain. Toutefois, une poussée marquée des taux d'intérêt risque de freiner davantage l'activité immobilière et la hausse des prix de vente, prévient ce spécialiste.

À la SCHL, on entrevoit même un retour à l'«équilibre» sur le marché montréalais dès 2006, ce qui impliquerait des hausses annuelles des prix de maisons plus près de l'inflation.

«Nous avons commencé à observer un renversement des tendances établies du marché domiciliaire des dernières années», enchaîne Phil Soper, président des Services immobiliers Royale LePage. Par contre, ce dernier note une accélération importante des prix sur les marchés d'Edmonton (+8,2 % pour un bungalow, à 190 571 $) et de la Saskatchewan (+8,6 %, à 155 117 $).

Pour l'ensemble du Canada, le prix moyen d'un bungalow a connu une appréciation de 7,1 % au deuxième trimestre pour atteindre 262 845 $. Dans cette catégorie de propriétés, les hausses observées dans certaines villes canadiennes sont les suivantes: Toronto (+6,1 %, à 359 211 $), Ottawa (+6,1 %, à 272 381 $), Vancouver (+7,8 %, à 481 667 $) et Halifax (+0,3 %, à 162 667 $).