De la Nouvelle-France jusqu'au siècle dernier, les artisans du cuir se regroupaient dans ce petit hameau, qui fait aujourd'hui partie du quartier Saint-Henri. L'époque des tanneries est bien sûr révolue, mais un bâtiment de brique rouge lui a survécu. Depuis deux ans, un promoteur s'attaque à la lourde tâche de le reconvertir en 27 luxueux lofts.

De la Nouvelle-France jusqu'au siècle dernier, les artisans du cuir se regroupaient dans ce petit hameau, qui fait aujourd'hui partie du quartier Saint-Henri. L'époque des tanneries est bien sûr révolue, mais un bâtiment de brique rouge lui a survécu. Depuis deux ans, un promoteur s'attaque à la lourde tâche de le reconvertir en 27 luxueux lofts.

Ce qui frappe d'abord le visiteur, c'est le cachet des appartements. C'est un véritable voyage au XIXe siècle: du bois massif sert de structure, de la brique orne les murs intérieurs, les plafonds ont 12 à 14 pieds de hauteur et les murs de fondation au sous-sol sont en pierre d'origine. Au centre de l'ancienne tannerie Moseley, une imposante cheminée rappelle le passé industriel du bâtiment.

«On a restauré l'édifice de façon à préserver son cachet industriel, dit Gilles Turbide, promoteur du Clos Saint-Ambroise. Pour ce faire, on a sablé les poutres et les colonnes de la charpente pour leur redonner leur lustre d'antan et on a choisi d'installer des escaliers en acier.»

Au sous-sol, on retrouve des troncs d'arbres non équarris qui font office de poutres, témoignant de l'âge vénérable de la structure. Dans les sections plus récentes, la charpente est en acier, mais partout, le plafond est constitué de planches de bois ramenées à leur couleur naturelle. Avec les conduits de ventilation et les gicleurs au plafond, l'ambiance est divinement loft!

Et, comme dans la plupart des anciennes usines, le bâtiment possède une fenestration abondante. Le promoteur a même rajouté des puits de lumière aux lofts situés au 2e étage.

L'ancienne tannerie se situe aux abords du canal de Lachine, à un jet de pierre du marché Atwater, elle avoisine le parc des Corroyeurs et jouxte une voie ferrée encore en service. Mais n'ayez crainte, les résidants ne risquent pas de se faire réveiller au beau milieu de la nuit par le passage du train, comme la famille Lacasse dans Bonheur d'occasion!

«On a installé des fenêtres à triple vitrage de type industriel spécifiquement pour couper le bruit du train», affirme M. Turbide. Résultat: à l'intérieur des lofts, l'insonorisation est si bonne que l'on en oublie le voisinage des locomotives, comme on a pu le constater lors de notre visite.

En vente depuis deux ans, il reste encore 11 lofts disponibles au Clos Saint-Ambroise, au prix moyen de 250 dollars le pied carré, pour des superficies variant de 696 à 2173 pieds carrés. «La complexité des travaux nous a forcé à retarder la livraison de notre projet. On a dû, entre autres, excaver sous le bâtiment pour ajouter un stationnement intérieur, une tâche extrêmement complexe», explique M. Turbide.

À la mi-juin, on complétait les travaux de reconversion et certains propriétaires avaient commencé à y déménager leurs pénates. La renaissance de Saint-Henri-des-Tanneries est sur la bonne voie!