En fait, il y a hausse de l'offre de logements. Dans les circonstances, les acheteurs, qu'on estime encore nombreux, sont portés à prendre leur temps. Ce qui ne veut pas dire que les courtiers et agents immobiliers vendent moins.

En fait, il y a hausse de l'offre de logements. Dans les circonstances, les acheteurs, qu'on estime encore nombreux, sont portés à prendre leur temps. Ce qui ne veut pas dire que les courtiers et agents immobiliers vendent moins.

Le nombre de propriétés offertes, eu égard au premier trimestre, est passé de 2360 en 2004 à 3160 cette année. La hausse de l'offre vient tirer du sommeil une demande jusqu'ici latente et détourne plusieurs acheteurs de la propriété neuve.

Dans son analyse du marché de la revente pour la région de la Capitale-Nationale, la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), se fondant sur les données de la Chambre immobilière de Québec, constate une hausse des ventes de 13,2 % (2047) durant le premier trimestre de cette année.

Dans la même veine, le Mouvement Desjardins, dans son plus récent Indice de l'habitation, est d'avis que, pour l'ensemble du Québec en tout cas, la demande d'habitations neuves s'affaiblit en raison «du plus grand choix sur le marché de l'existant».

Aussi la SCHL prévoit-elle, dans la région de Québec, une régression des mises en chantier et une hausse des transactions sur le marché de la revente. Selon elle, on devrait dénombrer cette année 5800 mises en chantier (6186 en 2004) et 6400 transactions sur le marché de la revente (6257 l'an passé).

L'organisme fédéral, par ailleurs, s'attend à une majoration des prix des maisons existantes de 6 %, alors qu'elle a été d'environ 10 % l'année dernière. La croissance de l'offre, en effet, contribue à tempérer les augmentations.

Ratios

Dans la région de Québec donc, le ratio «vendeurs par acheteur» passe de 4,3 qu'il était en 2004 à 5,2 actuellement. Durant le premier trimestre de l'année dernière, il fallait 46 jours en moyenne pour vendre une maison individuelle. De janvier à mars de cette année, 53 étaient nécessaires. En 2004, on soldait une copropriété en 39 jours, à présent il faut compter 54 jours.

Or, ce sont les maisons individuelles et les copropriétés de 200 000 $ et plus qui présentent les ratios les plus élevés. Soit 11,1 pour les premières et 12,3 pour les secondes. Ici, les logements sont en difficulté. Car, note la SCHL, «dans un marché équilibré, qui favorise autant les acheteurs que les vendeurs, le ratio se situe entre huit et 10.» Il en résulte qu'en bas de huit, il favorise les vendeurs ; en haut de 10, les acheteurs.

Enfin, au cours du premier trimestre, on a liquidé 25,5 % plus de logements en copropriété que l'an passé. Mais l'offre, elle, a crû de 52 %. Quant au ratio global «vendeurs par acheteur», il est de 6,2 (4,9 en 2004) par opposition à la maison individuelle qui en est rendu à 5,4 (4,5 il y a un an).

Du côté des maisons jumelées et en rangée, la demande est très énergique. D'où un ratio général de 3. Dans le détail, il est cependant de 2,3 pour les habitations de moins de 125 000 $, de 3,3 pour celles de 125 000 $ à 150 000 $, de 5,7 pour celles de 150 000 $ et plus.

Tout cela corrobore le point de vue d'un analyste de marché de la SCHL qui déclarait, il y a près de deux ans, que lorsque le marché immobilier prend du plomb dans l'aile, c'est le logement en copropriété qui est le plus tourmenté.