Un espoir subsiste toutefois pour les défenseurs du patrimoine puisque la Maison Parent-Roback, regroupement d'organismes qui vient en aide aux femmes, s'est montrée intéressée à faire l'acquisition du monastère du Carmel.

Un espoir subsiste toutefois pour les défenseurs du patrimoine puisque la Maison Parent-Roback, regroupement d'organismes qui vient en aide aux femmes, s'est montrée intéressée à faire l'acquisition du monastère du Carmel.

L'organisme n'a toutefois pas déposé d'offre formelle, les responsables n'ayant pu visiter le monastère. «On nous a demandé des informations pour mesurer le sérieux de notre démarche. Ce que nous avons fait en présentant notre projet et en démontrant nos capacités financières», explique Annie Pelletier, coordonnatrice de la Maison Parent-Roback. Les administrateurs de l'organisme, qui souhaitaient visiter le monastère pour en évaluer la valeur marchande, ont attendu en vain l'autorisation de la congrégation. «Nous n'avons pas avancé de montant puisque nous n'avons pas obtenu de visite des lieux», précise Mme Pelletier.

Au coeur du Plateau Mont-Royal, le monastère des carmélites fait l'objet d'une intense polémique depuis plusieurs mois. Lasses de l'agitation urbaine et incapables d'assumer les coûts d'entretien de leur domaine, les religieuses cloîtrées avaient annoncé l'été dernier leur intention de vendre. Une promesse de vente avait alors été signée avec le Groupe Prével, intéressé à transformer l'endroit en immeuble en copropriété.

Cette annonce avait provoqué une onde de choc et une coalition pour préserver le caractère patrimonial du lieu avait vu le jour. Devant ce tollé, les carmélites et le promoteur avaient accepté de surseoir à la vente jusqu'au 15 juin.

Mercredi, le porte-parole des soeurs, Me François Morin, affirmait n'avoir reçu aucune offre d'achat malgré le délai octroyé. «Pour le moment, on n'a en main que des documents généraux, une manifestation d'intérêt. Les soeurs estiment que les six mois accordés étaient suffisants pour déposer des offres formelles.»

Coup de pouce de la Culture

Outre la Maison Parent-Roback, un second organisme dont on ne connaît pas l'identité aurait signalé son intérêt à la coalition pour la préservation du Carmel. La ministre de la Culture pourrait bientôt leur donner un coup de pouce. Une demande de classement pour faire du monastère du Carmel un site patrimonial a été déposée par le groupe Héritage Montréal l'an dernier et la ministre Lyne Beauchamp «devrait rendre sa décision dans les prochaines semaines», selon la porte-parole Véronik Aubry.

Si la reconnaissance patrimoniale est accordée, rien n'indique que le promoteur immobilier voudra se porter acquéreur du monastère. Selon le président d'Héritage Montréal, Dinu Bumbaru, «ce classement amènerait une contrainte sur le développement du site et pourrait changer la viabilité d'un projet qui prévoit modifier les bâtiments».

En vertu de la loi des biens culturels, toute modification apportée à un site classé doit être appuyée par le ministère de la Culture.