La Ville, les promoteurs et le Canadien Pacifique ont réussi l'impossible: intégrer plus de 1000 logements communautaires au secteur, sans que personne ne s'en formalise.

La Ville, les promoteurs et le Canadien Pacifique ont réussi l'impossible: intégrer plus de 1000 logements communautaires au secteur, sans que personne ne s'en formalise.

«Ce qui m'impressionne beaucoup, c'est que la plupart des habitants du quartier Angus définissent leur milieu de vie de la même manière: ils habitent selon eux une oasis de verdure à proximité du centre-ville, affirme Annick Germain, chercheuse à l'Institut national de la recherche scientifique, volet urbanisation, culture et société. C'est assez rare de voir des personnes de statut social très différent qui ont la même vision d'un quartier.»

Au total, dans les deux phases du quartier Angus, un peu plus de 25% des logements sont destinés à des personnes à faible revenu. Les coopératives, les HLM et les logements régis par des organisations à but non lucratif voisinent des appartements qui valent plus de 250 000$. Tout cela, dans l'harmonie.

«C'est toujours plus facile de réussir à intégrer des logements sociaux dans un quartier que l'on crée de toutes pièces. L'étendue du territoire nous a permis de réaliser cette mixité», explique Stéphane Harbour, responsable de l'urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Le secret pour une mixité sociale réussie? Uniformiser l'architecture et éviter à tout prix les ghettos. Dans le quartier Angus, c'est justement le design extérieur plutôt ordinaire des appartements privés qui a favorisé l'intégration des logements sociaux. «Soyons francs, l'apparence des bâtiments de la première phase d'Angus est un peu plate, poursuit Mme Germain. C'est par contre ce qui a permis aux logements de différents prix de se fondre dans un ensemble assez homogène.»