«Pendant que les revenus des ménages baissent, les prix des maisons augmentent», indique l'économiste de la Banque Royale Allan Seychuk.

«Pendant que les revenus des ménages baissent, les prix des maisons augmentent», indique l'économiste de la Banque Royale Allan Seychuk.

Chaque trimestre, les services économiques de la Royale mesurent la proportion du revenu des ménages (avant impôts) nécessaire pour payer les coûts de leur habitation (bungalow, condo, maison en rangée ou encore maison à deux étages).

Les données dévoilées hier démontrent surtout qu'entre janvier et mars 2005, pour assumer les coûts d'un bungalow individuel moyen, un ménage québécois devait consentir 35,5 % de son revenu mensuel (avant impôts), comparativement à 34,5 % au trimestre précédent.

«Les coûts des services publics et les impôts fonciers moyens ont augmenté, note l'économiste Seychuk. Tous ces facteurs font que le Québec a connu l'une des plus importantes détériorations de l'indice d'accessibilité au Canada.»

C'est l'achat d'un condominium standard qui semble en ce moment le plus abordable pour les Québécois. Ce type d'habitation ne grappillerait que 28,4 % (sans les frais de copropriété) des revenus mensuels d'un ménage québécois comparativement à 43,5 % pour une maison à deux étages et à 30,8 % pour une maison en rangée.

Surpris des résultats de cette étude? «Pas du tout, répond Frédéric Brie, analyste à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). C'est ce qui se produit lorsque les prix de maisons évoluent plus rapidement que les revenus des ménages.»

Pour la région de Québec, les données compilées par la SCHL font état d'une progression importante des prix des maisons depuis 2002. Par exemple, le prix médian d'une maison unifamiliale est passé au premier trimestre de 2002 de 96 658 $ à 137 806 $ au premier trimestre de 2005.

«Cela veut surtout dire que pour la même maison achetée, soit en 2002, soit en 2005, les paiements mensuels ont évolué significativement, passant de 650 $ à 860 $», précise M. Brie.

Et ce n'est pas fini, prévient-on. Le marché actuel dans la région en serait un de vendeur, alors que cinq acheteurs seraient toujours disponibles pour acquérir une propriété. La SCHL s'attend ainsi à voir les prix des maisons augmenter de 6,5 % cette année et de 3,3 % en 2006.

Rappelons que c'est en Colombie-Britannique où il est le plus difficile de devenir propriétaire d'un logement au pays. L'indice d'accessibilité de la Banque Royale s'établit à 56,2 % pour un condo, à 53,7 % pour un bungalow individuel et à 61,3 % pour une maison de deux étages standard.