La Société d'habitation du Québec, dans son dernier bulletin trimestriel de conjoncture, dénombre 58 448 mises en chantier dans tout le Québec durant 2004. Pour une hausse de 16 % sur 2003.

La Société d'habitation du Québec, dans son dernier bulletin trimestriel de conjoncture, dénombre 58 448 mises en chantier dans tout le Québec durant 2004. Pour une hausse de 16 % sur 2003.

Cela induit, par ailleurs, une augmentation de 17 % dans les grandes agglomérations urbaines et de 12 % «dans les municipalités de moins de 10 000 habitants».

Tandis que Saguenay, ainsi que le précise la SHQ, est l'objet d'une baisse préoccupante de 20 % et que ce sont les grandes agglomérations telles Québec et Montréal, du fait de leur vitalité économique assez époustouflante depuis 2000, qui auraient dû prendre tout le gâteau de l'accroissement des mises en chantier, d'où vient que la construction résidentielle a tout de même été retentissante dans les petites localités? a demandé Le Soleil à deux économistes et analystes de marché.

«Il est vrai que le contexte économique est moins reluisant à Saguenay qu'à Trois-Rivières», constate d'abord Jean-François Dion, du bureau de Québec de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Néanmoins, il y a un bon nombre de citadins qui s'installent à la campagne.«Dans Portneuf, c'est le cas.» Souvent, ces gens gardent leur propriété en ville.

D'un autre côté, note Louis Gagnon, du Mouvement Desjardins, il est des particuliers qui ont préféré faire bâtir leur maison hors centre en raison du moindre prix des terrains.

Cependant qu'il faille supposer que dans des localités rurales où deux maisons auraient levé de terre une année et trois l'année suivante, l'augmentation des mises en chantier serait de 50 %. Ce qui est exact, mais de nature à travestir les données.

N'empêche, dit un travailleur de la construction d'origine rurale, il y a 30 ans, on dénombrait dans les villages du Québec moins d'habitations «pleines de monde» alors qu'il y en a davantage à présent, avec «moins de monde». Les besoins ont changé: les familles sont plus petites et plus de personnes vivent seules. «Il a donc fallu bâtir», dit-il.

Emploi

D'un autre côté, ils sont nombreux les analystes qui croient qu'il y aura «baisse de la demande d'habitations» au cours des prochaines années. Parce que le manque à construire qui a prévalu durant la décennie 90 est à présent rattrapé, alors qu'on appréhende une hausse des taux d'intérêt.

Mais un autre facteur vient joindre les causes d'un atterrissage en douceur du marché immobilier, soit la faible croissance de l'emploi.

Selon un communiqué de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), transmis au Soleil cette semaine, elle n'a été au Québec que 1,6 % et 1,7 % en 2003 et 2004 respectivement. Alors qu'elle a été de 2,5 % en moyenne de 1999 à 2002. L'écart est notable.

Économiste provincial au service de la SCHL, Kevin Hughes constate toutefois que le début de 2005 infère un portrait semblable à la période correspondante de l'an passé, à savoir une hausse plus marquée des emplois à temps plein.

Selon lui, la progression relativement plus forte des emplois de ce genre soutiendra davantage le marché des propriétaires de maisons et de copropriétés.

En 2004, par contre, il y eut rétrogradation de l'emploi destiné aux jeunes. Mais les données haussières du premier trimestre - soit 3,5 % chez les 15 à 24 ans - font présumer une montée de la demande de logements locatifs en 2005.