À l'heure où les taux d'intérêt atteignent des niveaux jamais vus en 40 ans, la pression pour accéder à la propriété semble n'avoir aucune limite.

À l'heure où les taux d'intérêt atteignent des niveaux jamais vus en 40 ans, la pression pour accéder à la propriété semble n'avoir aucune limite.

Or les faits bruts sont là: il est mathématiquement plus intéressant d'être locataire que propriétaire. Non seulement il en coûte moins cher mais on oublie trop souvent que la paix d'esprit du locataire vaut parfois plus cher que la brique hypothéquée.

Pourtant, quel locataire ne s'est pas fait dire que de payer un loyer, c'est jeter son argent par les fenêtres? Qu'il faut absolument accéder à la propriété pendant que les taux d'intérêt sont bas? Qu'il vaut mieux acheter que de voir son argent stagner en Bourse?

Le problème, c'est que ces déclarations se fondent trop souvent sur des mythes financiers, lesquels sont amplifiés par le fait que l'achat d'une maison est un acte plus instinctif que rationnel.

Entendons-nous, la propriété est un beau rêve qui répond à bien des besoins, notamment celui de faire son nid. Mais il n'en reste pas moins qu'une maison est un bien de consommation avant d'être un investissement qui rapporte.

Dans son récent best-seller Dans la jungle du placement, le milliardaire Stephen Jarislowsky écrit d'ailleurs que l'immobilier est si sensible aux fluctuations économiques qu'il est souvent plus avantageux de payer un loyer que d'être propriétaire, surtout quand les maisons sont surévaluées.

On tend à l'oublier, mais le coût de la propriété ne se résume pas aux mensualités hypothécaires. Il est en effet faux de prétendre qu'il vaut mieux acheter dès lors que le coût mensuel de l'hypothèque équivaut à celui du loyer.

À cela, il faut en effet ajouter tous les coûts relatifs à la possession d'une maison, de la tonte du gazon au déneigement en passant par l'entretien, l'aménagement paysager, les assurances, les impôts fonciers, les services publics, la rénovation...

Les chanceux qui ont acheté il y a cinq ans rétorqueront qu'ils ont fait un beau coup d'argent. Certes, mais ce marché à genoux devant les vendeurs est tout à fait exceptionnel. Comme on le sait, tout ce qui monte se casse un jour la figure.

Ajoutons aussi qu'une propriété est un important générateur de tracas, contrairement à la location qui se résume à signer un chèque chaque mois.

Cela dit, être locataire demande tout de même une certaine discipline. Il faut effectivement parer aux deux plus importants «risques»: la retraite et les imprévus. Mais pour qui réussit à mettre de l'argent dans un REER, dans une assurance-vie et dans une assurance invalidité, les pressions des proches et des médias peuvent bien prendre le bord!

À l'heure des agendas remplis à ras bord, de l'endettement galopant, des mères au bord de la crise de nerf et des burn-outs à répétition, ce sont peut-être les propriétaires qui n'ont rien compris...

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