On compte désormais, parmi les trois millions de ménages québécois, 58 pour cent de propriétaires et 42 pour cent de locataires, selon le profil statistique que rendait public mardi le président de la SHQ, Pierre Cliche.

On compte désormais, parmi les trois millions de ménages québécois, 58 pour cent de propriétaires et 42 pour cent de locataires, selon le profil statistique que rendait public mardi le président de la SHQ, Pierre Cliche.

La comparaison entre le recensement de 1996 et celui de 2001 a permis de constater que le nombre de propriétaires a augmenté de huit pour cent en cinq ans. Le nombre de locataires a crû de seulement deux pour cent au cours de la même période.

Le revenu familial moyen des ménages qui sont propriétaires de leur logement est de 54 000 $ tandis que les ménages qui sont locataires ont des revenus moyens de 26 100 $.

Les données établissent par ailleurs que les logements loués au Québec sont plutôt vieux, la majorité ayant été construits entre 1946 et 1970. C'est pourquoi près de 10 pour cent des occupants jugent que leur logement requiert des réparations majeures.

On apprend que le coût moyen du logement est de 620 $ par mois pour un propriétaire et de 495 $ pour un locataire.

Mais il y a à ce chapitre de larges écarts entre les régions. Par exemple, pour un locataire, le coût moyen du loyer varie de 549 $ par mois à Montréal à 301 $ dans le Nord du Québec. Dans ce dernier cas, il faut prendre en compte le fait que la plupart des logements sont subventionnés.

Le taux de vacance des logements a par ailleurs chuté dramatiquement depuis l'année 1998. Dans les grands centres urbains, la proportion de logements vacants a passé de cinq pour cent en 1998 à un pour cent en 2003. Mais dans certaines régions excentriques, le taux de vacance demeure élevé: c'est huit pour cent en Abitibi, ou sept pour cent sur la Côte-Nord.

On considère qu'il y a crise si le taux de logements disponibles est inférieur à trois pour cent.

Malheureusement, la plupart des données rendues publiques par la SHQ sont tirées du recensement de 2001, et ne tiennent pas compte des derniers développements du marché de l'habitation au Québec.

Réactions

C'est d'ailleurs ce qu'a déploré le porte-parole du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant.

«La réalité a changé passablement depuis 2001. Les grosses augmentations de loyer ont eu lieu depuis quatre ans. Elles ont été de l'ordre de 17 pour cent à Montréal, de 22 pour cent à Gatineau et de 14 pour cent à Québec», a dit M. Saillant.

Il en conclut d'ailleurs que le taux d'effort réclamé des ménages pauvres a sensiblement augmenté depuis quatre ans. On considère généralement que personne ne devrait consacrer plus de 30 pour cent de ses revenus pour payer son logement, mais un locataire sur trois dépasse cette norme.

Pour sa part, Luc Courtemanche, président de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), a noté que ces données devraient guider le gouvernement sur la forme d'aide qu'ils doivent donner aux ménages les plus démunis pour se loger.

«On a toujours privilégié l'aide à la personne et on devrait se diriger vers cette forme d'aide», a dit M. Courtemanche.

Il a lui aussi déploré le fait que les données de la SHQ dataient de quelques années. «On aurait aimé des chiffres plus récents», a-t-il conclu.