Notre devise est, à présent, si forte - puisque oscillant entre 0,81 et 0,83 $ - qu'elle donne du fil à «retordre» aux exportations manufacturières.

Notre devise est, à présent, si forte - puisque oscillant entre 0,81 et 0,83 $ - qu'elle donne du fil à «retordre» aux exportations manufacturières.

Cela étant, le taux directeur fixé par la Banque du Canada reste bas tandis que le marché obligataire, qui commande les taux d'intérêt hypothécaires à long terme, ne fait pas de vague. C'est le calme.

«Les taux d'intérêt continuent à soutenir la demande de maisons», constate Jean-François Dion, économiste et analyste principal de marché au bureau de Québec de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Aussi, à Québec par exemple, le marché tient-il mieux la route que ne l'appréhendait la SCHL. «Nous sommes en train de revoir nos prévisions, mais à la hausse», annonce M. Dion.

En décembre, l'organisme fédéral prévoyait pour 2005 dans la région métropolitaine de Québec 5200 mises en chantier. Plus récemment, sa prévision montait à 5300.

«Nous sommes persuadés que le marché fera mieux que nous ne le pensions. Sans atteindre 6000 unités, cependant», continue l'analyste.

En 2003, le décompte des mises en chantier était de 5599, sous la barre des 5700 qui avaient été prévues. Pour 2004, on s'attendait à 5800 nouveaux chantiers; finalement, il y en a eu 6186.

Emploi

Aux incidences conjoncturelles du dollar et des taux d'intérêt se superpose, par ailleurs, la vitalité du marché de l'emploi. Après une pause, de la fin de 2003 jusqu'au milieu de 2004, il est actuellement plus énergique.

«Spécialement dans le domaine des services et du commerce de détail. Sous l'empire de l'immobilier, éventuellement», pense M. Dion.

D'un autre côté, selon l'économiste Louis Gagnon du Mouvement Desjardins, il y a un nombre accru de logements neufs et inoccupés.

Les entrepreneurs ôtent le pied de l'accélérateur. Le marché leur inspire confiance, mais ils préfèrent écouler les logements qu'ils ont avant de reprendre du service. D'où, en partie, le ressac, sans gravité toutefois, concernant la construction résidentielle.

D'après la Société d'habitation du Québec (SHQ), en décembre dernier, dans les 17 régions métropolitaines du Québec, on comptait 27 965 logements en construction et achevés, mais inoccupés. «Soit un niveau de 42 % supérieur à celui de décembre 2003», précise la SHQ dans la dernière édition de son bulletin trimestriel L'Habitation au Québec.

Il y a augmentation des stocks de logements neufs, précise-t-on, lorsqu'elle est plus importante que la hausse annuelle des mises en chantier qui, en 2004, a été de 17 %.

Enfin, le nombre résidences offertes sur le marché de la revente croît.

«Certaines gens ne se hâtent plus pour acheter. Ils se disent qu'ils ont désormais du temps», allègue M. Gagnon, suggérant de la sorte une autre cause de ralentissement.