C'est ce qui ressort d'un sondage mené par Decima Research pour le compte de BMO Groupe financier.

C'est ce qui ressort d'un sondage mené par Decima Research pour le compte de BMO Groupe financier.

Ces 16 % de nouveaux proprios ne devront pas tous se résigner à vendre- ou se faire saisir- leur maison, loin s'en faut. Mais ils devront adopter un mode de vie très frugal pour acquitter leurs paiements hypothécaires, explique Maria Racanelli, vice-présidente, Service aux particuliers, chez BMO.

«Ils ne vont pas perdre leur maison, mais ils n'auront plus d'argent pour (financer) le reste de leur vie, dit Mme Racanelli. Au lieu d'aller au cinéma deux ou trois fois par semaine, ils vont dire: je ne peux pas y aller cette fois-ci. C'est ce qu'on appelle le facteur latte: plutôt que de prendre un latte dans un café, ils vont se faire du café régulier à la maison...»

La frénésie actuelle du marché immobilier et les faibles taux d'intérêt sont loin d'être étrangers à l'explosion de cette catégorie de propriétaires.

«C'est un peu le même phénomène qu'on a vu à quelques reprises depuis 20 ou 30 ans, dit Nicholas Stephens, courtier chez Re/Max. Quand le marché immobilier est très chaud et que les taux d'intérêt sont à un certain niveau, tout le monde veut acheter une propriété. Aussitôt qu'il y a un changement dans les taux, ça devient plus difficile de payer les hypothèques, ce qui peut poser problème chez certains.»

Un nouveau facteur a sans doute aussi joué un grand rôle, selon M. Stephens: la possibilité, offerte depuis quelques années, d'acheter une résidence en versant un très faible comptant, ou pas du tout dans certains cas.

«Quand les gens se qualifient pour le financement, ils ont tendance à penser: si la banque m'approuve, ça veut dire que je fais une bonne affaire, dit M. Stephens. Or, le fait qu'on soit accepté par la banque ne veut pas nécessairement dire qu'on a la capacité de payer à long terme.»

Pour s'assurer de faire un achat conforme à sa capacité de payer, Maria Racanelli recommande aux futurs acheteurs de dresser une liste réaliste de leurs dépenses mensuelles, en tenant bien compte des imprévus. Il est aussi sage de prévoir l'évolution de ses besoins pour les cinq prochaines années- et leurs impacts financiers-, comme la décision d'avoir un enfant.

Pas de conseils

L'enquête réalisée pour BMO auprès de 1015 résidants de Montréal, Toronto, Vancouver, Calgary et Halifax a réservé d'autres surprises. Elle a notamment révélé que 77 % des gens qui ont cherché une maison récemment n'ont pas fait appel aux services d'un professionnel, tel qu'un banquier, un courtier en prêts hypothécaires ou un conseiller financier.

Une proportion énorme, dit Maria Racanelli. «C'est l'achat le plus important que la plupart des gens vont faire dans leur vie, alors c'est surprenant qu'ils ne prennent pas le temps de parler à un expert.»

Le sondage a aussi indiqué que 45 % des premiers acheteurs ont profité du régime d'accès à la propriété, qui leur permet de puiser dans leurs REER pour acquérir une maison.