Proprio Direct et sa proposition aux particuliers de vendre eux-mêmes leur propriété avec l'assistance d'un courtier immobilier, contre une «commission» de 2 %, pourraient bouleverser, d'ici les prochaines années, la structure «classique» de vente sur les marchés interagences (MLS) de Québec et du Saguenay-Lac-Saint-Jean, où la bannière amorce ses activités.

De son côté, la Chambre immobilière de Québec (CIQ) voit entrer le train en gare avec quiétude. «Chaque agence, chez nous, a ses coutumes et des formules de vente particulières. Proprio Direct joint les rangs avec son propre modèle d'affaires, qu'elle exploite d'ailleurs à Montréal depuis plusieurs années», déclare la directrice générale de la CIQ, Gina Gaudreault.

Ce n'est sans doute pas, continue-t-elle, la dernière approche inédite à voir le jour à Québec sur le marché de la revente. Il se pourrait qu'il y en ait d'autres dans les années à venir. Chose certaine, se félicite-t-elle, les courtiers de la capitale nationale qui emboîtent le pas à Proprio Direct sont membres de la CIQ.

En contrepartie, ceux du Saguenay-Lac-Saint-Jean, au nombre de deux, appartiennent à leur chambre régionale. Proprio Direct, à celle de Montréal où, du reste, est situé son siège social. D'un autre côté, tous sont réputés membres en règle de l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ), organisme paraétatique qui a pour objet la «protection du public».

Fonctionnement

Chaque vendeur inscrit sa propriété auprès d'un courtier. «L'un et l'autre travaillent en symbiose», assure le président de Proprio Direct, François Dinel, depuis Montréal.

Les honoraires minimaux versés au courtier représentent 2 % de la valeur de la transaction. Cela, contre un service de publicité sur une dizaine de plateformes numériques et une assistance technique pour la sécurité juridique des transactions.

«Si le vendeur trouve lui-même son acheteur, au prix plancher entendu avec le courtier, ses honoraires s'arrêtent là. Il peut faire ce qu'il veut des 4 % - pour un total théorique de 6 % - qu'il aurait normalement payés à un courtier régulier. Il peut, comme incitatif, en faire profiter l'acheteur», détaille M. Dinel.

Si c'est le courtier qui trouve l'acheteur, il prendra un pourcentage plus élevé. Sans que cela ne soit forcément contraignant pour le vendeur.

«Il peut refuser l'aspirant acheteur et faire éventuellement mieux que le courtier en en trouvant lui-même un autre. Ou accepter après avoir constaté l'étendue de son intérêt», continue l'homme d'affaires.

Courtier collaborateur

Richard Simard est courtier, à Saguenay, au service de Proprio Direct. «Dès que le vendeur a trouvé un acheteur, il informe le courtier de son identité et du prix convenu. Celui-ci s'occupe alors de la paperasse», résume-t-il. Il peut arriver qu'un tiers courtier - ou courtier collaborateur - fasse la vente. Car toutes les propriétés inscrites sous la bannière Proprio Direct entrent dans le bassin de celles de realtor.ca et de centris.ca. Le vendeur conserve toujours le bénéfice du dernier mot.

Dans ce cas, insiste-t-il, ce ne sont pas les 2 % minimaux que les courtiers se partagent, mais la commission ordinaire d'un courtier (de 4 % à 6 %, selon le cas).

En revanche, si la vente n'a pas lieu, le vendeur n'a ni honoraires ni indemnités à verser à son courtier ou à l'agence.

De nombreuses gens ont en horreur l'idée d'être captifs d'un courtier ou d'une maison de courtage pour la vente de leur propriété contre des commissions qui leur paraissent élevées. Par contre, ils ont peur de se lancer seuls, sans une assistance solide, dans la vente de leur propriété.

«Finalement, nous leur offrons le meilleur des deux mondes. Comme un service à la carte où ils peuvent composer eux-mêmes leur menu. C'est ainsi que les gens aiment fonctionner à présent», conclut François Dinel.

Renseignements : propriodirect. com/

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