Des résidants de l'îlot des Tanneurs, situé juste en bas de la côte Badelard, concoctent des plans pour que leur quartier soit plus vert, moins bruyant et à visage plus humain.

Ce bout de quartier de forme triangulaire délimité par la rue Saint-Vallier Est, le boulevard Langelier et la falaise est traversé d'est en ouest par des artères de circulation à fort débit et du nord au sud par des petites rues moins passantes. Sa population, qui est composée d'artistes, de commerçants, de jeunes couples, de familles et de résidants plus âgés, s'est mobilisée l'an dernier afin d'obtenir des améliorations. Pour ce faire, ils ont mis sur pied l'organisme Verdir et divertir dont le plan d'action propose diverses pistes de solution.

Lors d'une tournée de consultation effectuée l'an passé, les résidants s'étaient majoritairement prononcés pour des projets alliant l'expression artistique du quartier à une augmentation des zones de végétation ainsi que des actions concrètes qui permettraient de réduire la vitesse, le bruit, la pollution.

L'exemple confirmé de leur vision est la côte Badelard qui est devenue une côte piétonne décorée et entrecoupée d'espaces verts où les gens aiment relaxer. C'est un peu ce qu'on voudrait pour le reste du quartier, signale le président de Verdir et divertir, Frédéric Dutil. Mais on sait que ce type d'intervention ne peut s'appliquer partout. C'est pourquoi chaque rue doit être examinée en fonction de ses particularités.

«À certains endroits, des voies à sens unique sont envisagées», dit-il, ce qui aurait pour effet immédiat de diminuer la vitesse des automobilistes et diverses sources de pollution. Certains ont également lancé l'idée du concept de rues partagée. Un partage très large qui se ferait entre automobilistes, cyclistes, chats, chiens et piétons. L'expérience est en train de se réaliser rue Sainte-Claire, souligne encore M. Dutil. Aussi, on se promet de suivre le dossier de près afin de voir les avantages et les inconvénients d'une telle formule.

Du côté de la végétation, une chose est sûre : les résidants veulent des arbres au point d'être prêts à en assumer le coût si nécessaire. Plusieurs collaborent déjà en mettant des boîtes à fleurs, des pots décoratifs, des corbeilles suspendues. Toutefois, la plupart sont d'avis qu'il en faut plus. C'est ici que l'art de la rue intervient avec l'ajout de bancs décoratifs, de murs peints par des artistes, de poteaux de téléphone enrobés de vigne et autres matériaux.

Les résidants sont très motivés à collaborer avec la Ville et le conseil d'arrondissement pour trouver des solutions d'aménagement qui répondent à leurs besoins, déclare M. Dutil. Et ils sont prêts à mettre la main à la pâte comme ils le font tous les ans, en mai, en participant à une corvée de nettoyage du quartier. À ses yeux, l'essentiel, c'est de conserver cette motivation et de convaincre les élus du bien-fondé de leurs revendications.