Le foyer au gaz procède du nouvel art de vivre en ville. Propre et facile à mettre en place, par opposition au foyer de maçonnerie lourd traditionnel, «il chauffe les pièces et réchauffe l'atmosphère». Les consommateurs en demandent plus que jamais.

Le foyer au gaz procède du nouvel art de vivre en ville. Propre et facile à mettre en place, par opposition au foyer de maçonnerie lourd traditionnel, «il chauffe les pièces et réchauffe l'atmosphère». Les consommateurs en demandent plus que jamais.

 <Pour les conversations ou la lecture au coin du feu, on est «partant». Le gaz fait assez bien le travail. Sa flamme ressemble à celle d'un feu de bois, mais, soupire-t-on, sans son arôme caractéristique et son crépitement.

Il s'inscrit dans le courant moderne et commun du «sans entretien», de l'instantané - car le foyer au gaz s'allume et s'éteint sur-le-champ par commande à distance - et des maisons impeccables, dit l'architecte Michel Gauthier de Sainte-Foy.

Mais pour peu qu'il soit bien mis en valeur, il relève l'aménagement intérieur d'un cran. Il lui donne beaucoup de cachet. Encore qu'il faille remercier le foyer traditionnel au bois qu'il s'emploie à imiter.

Même si le gaz est fort, le bois n'est pas en péril pour autant. Ses fans sont encore nombreux. Il crépite dans l'âtre, passe progressivement de la bûche à la braise alors que sa flamme, suivant son humeur, est douce, gaie, folâtre, énergique ou agonisante. Mais jamais répétitive. Le gaz fait bien, mais il a du mal à suivre.

Aimable corvée

Mais voilà! Le bois, son authenticité, son caractère, son arôme, son chant et ses relents nostalgiques, il faut en quelque sorte les mériter.

Au programme: trouver un fournisseur de bois de chauffage; s'en procurer en quantité suffisante; le mettre à sécher dans la cour; l'entrer l'automne avec son cortège d'écorce, de brindilles et de bibittes; charger le porte-bûches ; réunir des éclats de bois et du papier pour l'allumage. Et la cheminée à ramoner. Une surprime d'assurance par-dessus le marché.

Le foyer au gaz est propre, ne requiert ni manutention et entreposage de combustible ni rituel d'allumage.

«De nos jours, les gens s'intéressent davantage au foyer au gaz du fait, entre autres, du réalisme de sa flamme», dit Yvan Deschênes, architecte de Québec. Et de la chaleur qu'il émet.

Vous avez la nostalgie du crépitement du bois, qu'à cela ne tienne! reprend M. Deschênes, vous pouvez trouver sur le marché un disque compact le reproduisant.

Bien qu'ayant une inclination personnelle pour le «foyer au bois», il équipe les maisons familiales Expo Québec dont il est l'architecte depuis plusieurs années d'un ou plusieurs foyers au gaz. Ils donnent chaque fois lieu à des éléments de design et d'ambiance de choix.

Obligé

Claude-André Poulin est directeur du rayon «poêles et foyers» au Centre de chaleur Giroux Maçonnex, boulevard Pierre-Bertrand à Québec. Cet établissement ne vend que des poêles et foyers au gaz et au bois.

«Il y a cinq ans environ, le bois dominait largement. On dénombrait huit acheteurs d'appareils de chauffage au bois pour deux au gaz ou 20 %», dit-il. À présent, le gaz compte pour 40 %.

Le directeur des ventes des magasins Giroux Maçonnex pour l'Est du Québec, Gérald Tremblay, précise que les acheteurs ont d'ordinaire de 30 à 50 ans, sont de toutes conditions, professions et métiers.

«Ils peuvent s'offrir un appareil de très bonne tenue pour 2000 $, taxes exclues», plaide-t-il. Quoiqu'il y en a de plus esthétiques, de plus sophistiqués et de plus efficients. Jusqu'à 6000 $, éventuellement.

C'est sans compter la «ligne de gaz», soit le dispositif complet de fourniture et d'acheminement du gaz: assise, réservoir, canalisations, équilibrage. C'est l'affaire d'une entreprise qui en fait profession. C'est obligé. Coût : autour de 600 $.

Par opposition aux foyers au bois, il n'y a pas de cheminée proprement dite. C'est entre 800 $ et 1500 $ d'épargnés, reprend M. Poulin.

Un simple conduit - conforme, cependant - d'évacuation des gaz de combustion à sortie murale suffit. Si le foyer est, par exemple, à quatre faces et centré dans la pièce, le conduit sera forcément vertical, mais élégamment habillé.

L'architecte, le designer d'intérieur, l'ébéniste ou le menuisier qui a pour mission de garnir le dessus et le contour du foyer est réputé connaître le code de procédure d'installation. De sorte, par exemple, que le linteau, le manteau et la tablette soient à distance réglementaire du coeur et de l'âtre du foyer.

«Il est plausible que le menuisier ne le sache pas. Il faut donc qu'il en soit informé. Cela, absolument», prévient le directeur de service.

Les assureurs ne couvrent pas les risques d'incendie d'un foyer au gaz qui ne serait pas installé suivant les règles de l'art. Et ne chargent normalement pas de surprime, dit-on au Bureau d'assurance du Canada (BAC). Pour un appareil au bois, oui.

1000 BTU par minute

Ces foyers peuvent cracher dans la pièce où ils se trouvent 1000 BTU par minute. L'air «frais» est entraîné par le bas dans un large couloir qui longe la chambre de combustion puis est chassée par le haut au moyen d'un ventilateur. Ce faisant, on peut chauffer des pièces éloignées.

Il peut arriver que la chaleur soit intolérable si le foyer se trouve dans une petite pièce. «Là, on peut éteindre un brûleur s'il y en a deux ou encore chasser l'air chaud par des conduits auxiliaires vers le sous-sol, ce qui aura pour effet de réduire les besoins de chauffage à cet endroit», explique M. Poulin. À moins qu'un thermostat ne modère ou n'éteigne le feu.

Autrement, le foyer au gaz est autonome en raison de son système d'allumage électronique à piles avec commande à distance et veilleuse. Qu'un autre grand verglas ou une interruption interminable de courant survienne, on n'est pas en panne de chauffage. Mais le ventilateur ne pouvant plus marcher, l'air chaud ne sera pas diffusé dans d'autres pièces.

À propos, tous les foyers au gaz propane peuvent fonctionner au gaz naturel, «moyennant une légère modification».

L'ambiance est le résultat, conclut M. Poulin. Et, du coup, la chaleur. Mais comme rien n'est parfait en ce bas monde - il y a toujours quelque chose qui cloche - . le rendement thermique du gaz propane est de deux à trois fois plus onéreux que le bois dur séché à l'air.

On préfère le gaz pour sa commodité, le confort, l'ambiance. Pour l'économie d'énergie, on repassera.