Propulser les artisans de chez nous sur le devant de la scène en leur offrant une plateforme électronique: tel est le nouveau projet Fabrique 1840, nom originel de la Maison Simons. Le PDG Peter Simons souhaite ainsi contribuer au rayonnement de nos créateurs et répondre à une demande de consommation locale et réfléchie. Entretien.

Qu'est-ce que le projet Fabrique 1840?

À la base, c'est un nouvel environnement numérique; c'est comme un écosystème de commerce électronique de communauté pour soutenir les artisans québécois et canadiens. On arrive à la table avec une pratique importante et une compétence que l'on a construite depuis 10 ans en commerce électronique. C'est assez complexe technologiquement. Il faut prendre les photos, publier en ligne, assurer les transactions. Il y avait une connexion à faire ensemble.

Pourquoi avoir lancé ce projet?

Plusieurs vecteurs nous ont incités à lancer ce projet. Je pense que l'art et la culture font partie de notre ADN. Le premier vecteur de réflexion est qu'on a toujours eu cet intérêt et ce plaisir de côtoyer ces individus qui ont le souci de créativité. Le deuxième est que je pense qu'on vit dans un moment, que ce soit pour la Maison Simons ou les artisans, où il faut créer un modèle d'affaires qui permet de rayonner et de s'épanouir. Commercialement, c'est très difficile, car le web est dominé par des plateformes mondiales; je crois qu'il y a une possibilité de créer une solution symbiotique, en misant plus sur la créativité d'ici. On peut le faire ensemble pour que ce soit avantageux et profitable pour ces artisans.

Comment les artisans ont-ils été sélectionnés?

On les a choisis pour leur créativité et l'authenticité de leur production et on voulait raconter leur histoire pour que les gens les découvrent. La leader de ce projet est Cécile Branco, fondatrice du Quartier Artisan à Québec. Pour l'instant, on compte 50 créateurs et on espère qu'une fois le pilote mis en place, on pourra élargir à d'autres artisans. 

Hormis la vente en ligne, envisagez-vous d'ouvrir des espaces physiques?

On va expérimenter avec un pôle de produits pour hommes en magasin. L'idée serait de créer des pop-up dans les magasins Simons pour les artisans qui n'ont pas les moyens ou n'ont pas le désir d'ouvrir une boutique.

Photo fournie par Fabrique 1840

A + J Métissage, de Montréal, allie la passion d'Amélie pour la céramique et celle de Julien pour le verre. Bols en céramique aux tons doux, verres, bouteilles et contenants colorés: leurs objets uniques réalisés la main sont à la fois utiles et beaux. Bol repas en céramique tournée, 35 $

Comment aimeriez-vous que se dessine l'avenir?

Le positif dans l'avenir serait que je réussisse à créer une valeur ajoutée pour les artisans et pour le site simons.ca, que le site grandisse, que les gens choisissent d'utiliser cet écosystème parce qu'il est ancré dans la communauté, parce qu'il est d'ici, qu'il est responsable et qu'il a certaines valeurs qui les rejoignent. Ça donne une solution de rechange aux énormes plateformes mondiales qui n'ont fondamentalement aucun intérêt au Canada. J'espère qu'on va trouver une façon de créer quelque chose qui sera peut-être l'avenir des communautés de commerce électronique. Il y a un nouveau monde à construire et j'espère qu'on pourra ajouter notre petit grain de sel à cet égard-là.

Échantillon de talents

Fabrique 1840 mise sur la diversité en proposant 850 produits de styles très différents dans les domaines de la mode, de la joaillerie, des produits de soins et, bien sûr, de la déco. En voici quatre exemples.

Beau duo: A + J Métissage, de Montréal, allie la passion d'Amélie pour la céramique et celle de Julien pour le verre. Bols en céramique aux tons doux, verres, bouteilles et contenants colorés: leurs objets uniques réalisés à la main sont à la fois utiles et beaux.

Engouement: Bien implanté depuis quelques années et connu pour ses créations singulières revisitant des classiques, le studio collaboratif Lambert & Fils a trouvé le projet Fabrique 1840 particulièrement lumineux. Pour l'occasion, les designers ont imaginé une nouvelle suspension à prix plus accessible.

Géométrie appliquée: Mischa Couvrette a développé son intérêt pour le design auprès d'un groupe d'architectes en herbe et s'est mis à concevoir des pièces dans le garage de son père. Il a fondé Hollis+Morris à Toronto. Ces éléments au design singulier résultent d'un travail spécifique à partir de formes de toutes sortes.

Tapis d'aujourd'hui: Janna et Nico, fondatrices de Watson Soule, à Toronto, créent des tapis à partir de fibres 100 % naturelles selon la technique du touffetage manuel. Véritables oeuvres d'art inspirées du mouvement abstrait, leurs tapis peuvent s'imposer comme l'élément accent d'une pièce.

Photo fournie par Fabrique 1840

Bien implanté depuis quelques années et connu pour ses créations singulières revisitant des classiques, le studio collaboratif Lambert & Fils a trouvé le projet Fabrique 1840 particulièrement lumineux. Pour l'occasion, les designers ont imaginé une nouvelle suspension à prix plus accessible. À partir de 800 $