Pendant qu'ils étaient à Disney World avec leurs parents, le printemps dernier, deux frérots ont vécu une expérience à la Décore ta vie. Une designer a métamorphosé leurs chambres d'enfants en repaires d'adolescents.

Alexis, 11 ans, et Justin, 9 ans, ont découvert leurs nouvelles chambres en même temps que leurs parents, Annie Blouin et Jimmy Bouchard, au retour de leur semaine de relâche. Pendant qu'ils prenaient du bon temps sous le soleil de la Floride, la designer Stéphanie Morin s'affairait dans la maison du quartier Les Méandres, à Québec, avec peintres, menuisiers et ouvriers. Un peu comme Saskia Thuot, l'animatrice de Décore ta vie...

Alexis est fou du hockey. Il est gardien de but et il porte le numéro 1. La designer s'est inspirée d'une affiche du gamin dans son uniforme pour déterminer les couleurs et le thème de la pièce.

Tout tourne autour du hockey. De vraies rondelles ont été transformées en poignées de porte. Des médailles ornent les murs. Une lampe en forme de tableau d'affichage aux couleurs des Penguins de Pittsburgh, l'équipe préférée d'Alexis, a été suspendue au plafond. C'est la designer qui l'a trouvée sur Internet.

«Il fallait se faire accompagner», raconte Jimmy, le papa. «Le temps nous manquait pour magasiner. Et on n'avait pas les talents pour les couleurs et les thématiques.»

Stéphanie Morin a réutilisé les meubles fabriqués par le grand-père maternel des garçons, un ébéniste à la retraite: les deux pupitres, ainsi que la commode et l'ancienne table à langer de Justin. Ces pièces de mobilier de couleur foncée ajoutent une touche masculine et chaleureuse aux deux chambres.

Justin est un touche-à-tout. Le piano témoigne de son goût pour la musique. Mais le gamin aime aussi la lecture, le dessin et les sports. La designer a donc divisé sa chambre en quelques zones informelles. L'unité de la pièce est créée par l'agencement du gris, du rouge et du noir.

Stéphanie Morin est connue pour avoir été propriétaire du Rona de L'Ancienne-Lorette avec son conjoint. Elle y a aménagé une section déco inspirante où elle travaille maintenant à mi-temps. Elle offre aussi ses services comme designer indépendante.

Le projet de la famille Blouin-Bouchard était particulier parce que ses membres étaient absents pendant les travaux. Mme Morin avait «pris le pouls» de ses clients et leur avait fait une présentation en bonne et due forme avant leur départ, avec la literie, les échantillons de couleurs et ses idées d'accessoires. «Les garçons assistaient à la présentation», a mentionné leur papa, qui a suivi le chantier à distance grâce à des échanges par courriels.

Stéphanie Morin estime à 5000 $ par chambre le coût de ces métamorphoses. Le plus beau, c'est que les deux frères ont désormais des chambres sans âge, ni enfantines ni adultes, qu'ils pourront adapter à l'évolution de leurs goûts.

Photo Caroline Grégoire, Le Soleil

Avec du gris, du rouge et du noir, la designer a composé un décor sans âge pour Justin.

Tableaux, couleurs et... passage secret

Entre son bureau et sa chambre, Frédérique se faufile agilement par un passage secret. Cette ouverture entre deux placards fait aussi le bonheur de ses amis et de son chat Crunchie.

«Ma fille ne voulait pas déménager, sauf s'il y avait un passage secret dans la nouvelle maison», raconte en riant sa mère, Marie. Marché conclu! Frédérique a choisi les pièces qu'elle voulait relier et un trou a été percé entre deux montants. Un petit rideau camoufle la brèche et ajoute au côté ludique.

Les murs de sa chambre et de son bureau sont parés de blanc, une consigne de sa maman, mais l'ensemble n'a rien de froid ni d'ennuyant. Frédérique, 12 ans, a usé de beaucoup de créativité et parsemé de la couleur partout. 

Jeune artiste

Elle a peint les tableaux au-dessus de son lit, inspirée d'un dessin vu sur Pinterest et coachée par une amie de la famille, l'artiste Nicole Labrecque derrière Les ateliers Léa. Elle a choisi de suspendre trois toiles, parce qu'un chiffre impair est visuellement plus joli. Et pour s'assurer que les bandes colorées soient bien droites, Frédérique a fait elle-même ses calculs.

Elle a aussi aiguisé sa patience sur la grande toile qu'elle signe dans le bureau. La jeune artiste cumule enfin des oeuvres qui ressemblent à des arbres ou à du corail, obtenues en chauffant à l'aide d'un séchoir à cheveux quelques crayons de cire qui se répandent en couleurs et en textures. 

Les tissus et les bibelots injectent aussi une bonne dose vitaminée aux quartiers de Frédérique. Les grosses fleurs de sa literie se marient à merveille avec ses toiles. Elle qui rêvait d'un mur turquoise, elle s'est repliée sur ses draps.

«J'ai raccourci et cousu mes rideaux», lance avec fierté la jeune touche-à-tout. Elle a aussi monté sa lampe suspendue d'IKEA. «C'est super facile, il faut juste avoir un manuel d'instruction.»  

Sa chambre, baignée de lumière naturelle, offre une vue superbe côté jardin, alors que la maison borde la rivière Chaudière, à Breakeyville. Le bureau côté rue ne sert pas qu'aux devoirs de la demoiselle, qui les fait plutôt dans la cuisine. Il lui permet surtout de recevoir ses amies et de s'éclater sans restriction. D'où cette mention au mur: «Le bordel est une forme d'expression».

Ni vu ni connu. Tout était à l'ordre et étincelait lors de notre passage.

Photo Erick Labbé, Le Soleil

Le bureau où Frédérique aime recevoir ses copines.