Lorsque Annik Alder a trouvé sa maison de rêve en Estrie, elle n'a pas seulement vu la belle ancestrale rénovée. Juste à côté se dressait une petite grange grisonnante, qui ajoutait au charme de la maison.

«J'ai toujours rêvé d'habiter dans une grange. Quand j'étais jeune, on vivait à la campagne et je passais mes journées dans la grange. Ç'a été un coup de coeur. Je l'ai vue et j'ai fait wow!», se remémore-t-elle.

Les propriétaires précédents avaient aménagé une partie de la grange en petit loft. La nouvelle propriétaire a pris l'ensemble pour en faire un espace confortable, où elle se réfugie pour travailler. Lorsque des amis viennent à la maison, c'est là qu'ils passent la nuit, tandis que les enfants y amènent leurs copains pour bavarder et regarder des films.

Il a fallu une certaine dose de travail pour donner du lustre à l'endroit. «La partie non aménagée était un fouillis. J'en ai trouvé des choses là-dedans: des boîtes qui servaient à corder des pommes, des pièges, c'était une vraie caverne d'Ali Baba», raconte Annik Alder.

Oubliez les granges sombres et humides, celle de l'Estrienne est toute en lumière. Les murs ont été peints en blanc, les planchers d'origine ont été doucement sablés. De vieilles poutres de la maison ont été récupérées et bien des éléments du décor ont été chinés chez les antiquaires. Les belles fenêtres viennent de la maison, mais la porte originale de la grange a été conservée. Vu de l'extérieur, seul un balcon témoigne de la nouvelle vocation de la grange.

Annik Alder a songé un moment à installer des puits de lumière sur le toit, mais s'est ravisée. «Je veux que ça reste une grange», dit-elle. Même si elle s'y installe pour travailler, l'internet n'y est pas entré. Un vieux tourne-disque s'affiche aux côtés d'une télé à écran pas plat. «Quand il pleut, on entend la pluie tomber sur le toit. On se sent vraiment dans une grange», dit la propriétaire. Même chose quand les bibittes s'invitent: souris, chauves-souris et Kiki la couleuvre y élisent parfois domicile!

Bientôt, la maison et la petite grange d'Annik Alder seront à vendre. Mais ce n'est pas trop à regret que la propriétaire quittera son nid. Elle s'est déjà trouvé un autre projet, soit de déménager le vieux poulailler installé sur son terrain sur l'emplacement de sa future maison. «Je veux me faire une autre planque», dit-elle. À l'entendre parler, on la voit presque déjà installée dans sa petite cabane sans électricité et sans eau, rendue douillette sous sa gouverne.

Réussir la transformation

Rénover un vieux bâtiment n'est pas de tout repos. Annik Alder livre ses conseils pour une entreprise sans trop de soucis...

S'impliquer

«Si on fait tout faire et qu'on ne s'en mêle pas, c'est cher», dit Annik Alder. Elle a donc mis la main à la pâte, et c'est lentement que son petit loft a pris l'allure qu'il a aujourd'hui.

Chiner

«Rien n'a été payé plus de 5$!» Ce n'est pas parce qu'elle est chiche qu'Annik Alder n'a pas dépensé une fortune dans la rénovation de sa grange. «Je ne trouvais pas approprié d'avoir des choses trop fancy», dit-elle. Elle s'est donc promenée dans les ventes-débarras de garage et chez les antiquaires pour dénicher des trésors. Elle a même retrouvé chez un antiquaire des objets qui provenaient de la maison qu'elle habite! «Il y a toujours des bébelles que les gens essaient de vendre», dit-elle. De bien belles bébelles, il va sans dire!

Système D

De son propre aveu, la décoration est «une manie» pour Annik Alder. Elle suggère d'user de débrouillardise pour refaire un décor et de ne pas craindre de tester des idées de décoration... quitte à ce que ça ne fonctionne pas!