Plus un cuir est fin, plus il est fragile. Nombreux sont les propriétaires de canapés en cuir qui ont constaté par le passé une détérioration marquée de leur achat plus rapidement que prévu. L'épaisseur minimum d'un cuir doit être de 1,1 mm, selon certains experts. Chez Maison Corbeil, on explique que le cuir d'aujourd'hui est plus dense. «On suggère 1,6 mm, car les peaux trop fines ne sont pas assez résistantes, selon Éric Corbeil, coprésident de la société.

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Outre l'épaisseur, les surpiqûres ont la cote. On joue sur la largeur des fils, justement pour faire plus «couture». «Ce sont les définitions qui font la différence. J'essaie de jouer avec différents modèles comme avec les coutures en X», indique de son côté Danny Chartier, designer pour Montauk. La tendance va de plus en plus vers broderie, ajoute-t-il.

Lignes fines, lignes pleines

Chez Montauk, entreprise spécialisée dans le canapé sur mesure, le maître mot est «massif». Plus c'est large, plus c'est profond, plus Danny Chartier est heureux. Le designer, qui travaille depuis 20 ans avec le propriétaire, considère qu'un canapé est fait pour qu'on s'avache. Pour s'y écraser mollement en fin de journée. Certains sofas font jusqu'à quatre pieds de profondeur! À ce stade, c'est carrément un lit.

La société, dont tous les canapés et fauteuils sont fabriqués à Montréal, rayonne au Canada et aux États-Unis. Au fil des ans, le design a évolué vers plus de finesse tant dans les accoudoirs, les dossiers que les coussins. Le fauteuil Francis (4800$) et le canapé Woodframe (9750$) en sont la preuve. Mais les premiers modèles, tels le Montauk, le traditionnel bas et le traditionnel haut, sont toujours offerts.

Le designer Jean-Claude Poitras a senti la tendance vers le mobilier en cuir plus léger. Sa nouvelle collection, présentée en janvier à Toronto, a fait sensation. Le fauteuil club asymétrique et son plateau de bois mobile, dans l'air du temps, ont été couronnés parmi les incontournables du salon, tout comme son canapé de cuir noir aux lignes épurées et sa table amovible.

Jean-Claude Poitras affirme jeter un nouveau regard sur le sofa typique. En effet, les rares approches qu'il avait faites n'étaient pas concluantes, car il était trop exigeant sur la qualité. Il vient de s'associer avec une petite entreprise montréalaise, Fornirama, qui voulait revoir la ligne de ses sofas pour une vision plus contemporaine. «Ce sont de vrais artisans. C'est un secret bien gardé à Montréal», dit le designer.

M. Poitras a joué sur la symétrie pour son mobilier avec un côté plus large et un côté plus mince. La proportion du meuble est plus basse que les canapés habituels. «J'ai travaillé sur la finesse des proportions», dit-il. C'est du tout cuit pour les petits appartements, dont les propriétaires peinent à trouver de quoi se meubler.

La collection sortira à la mi-mai en cuir mat ou glacé. Pour un cuir mat, le canapé trois places avec table partira à 2996$, la causeuse avec table, à 2876$, et le fauteuil club avec table, à 2136$. Il faudra compter 1000$ de plus par morceau pour un cuir glacé.

Au final, qu'on choisisse du massif ou du compact, l'erreur à ne pas faire, selon Éric Corbeil, c'est d'acheter un canapé en cuir et de le cacher dans le salon des invités. «Un sofa en cuir, on l'achète pour en profiter.»