Dur d'imaginer, en entrant dans cet atelier noirci de poussière, encombré de pièces de métal, que des oeuvres aussi délicates que celles de Steve Guilbault peuvent sortir d'ici. Et pourtant.

Le forgeron aux mains robustes a créé ici le luminaire ornant la salle à manger de la maison d'invités de ses clients.

On lui avait laissé quelques esquisses, une promenade en forêt a fini de l'inspirer: il a reproduit les branches fines d'un arbre épanoui, et malmené au passage le cliché voulant que les oeuvres en fer forgé sont massives et lourdes.

«Je fais de tout, et toujours sur mesure, selon les goûts et envies des clients», explique cet autodidacte. Beaucoup de clôtures et de portillons, des tables avec dessus de verre ou de bois de grange, des escaliers, alouette. Mais les travaux les plus fins, comme les lustres ou les mobiles, c'est encore ce qu'il préfère. Ça, et sa série de sculptures pour l'extérieur rappelant la silhouette d'un arbre, laissées volontairement sans finition pour que la pluie et la rouille terminent le travail et donnent au métal la couleur cuivrée de l'écorce.