«Si tu n'achètes que des vins à 15 ou 20$, même si tu en as 150, ça ne sert à rien de les assurer», explique le sommelier Guénaël Revel, qui évalue la valeur des bouteilles contenues dans les caves à vin depuis 15 ans. Selon lui, il faut assurer de façon spécifique les bouteilles qui prennent de la valeur comme celles de Bordeaux, d'Italie, de Champagne, de Bourgogne ou de Californie.

La majorité des polices d'assurance-habitation incluent déjà l'espace où sont rangés les vins. Elles remboursent également la somme de 100$, maximum, la bouteille jusqu'à concurrence de 5000$ en cas de vol seulement, comme le recommande le Bureau d'assurance du Canada (BAC). Or, plusieurs compagnies offrent des couvertures beaucoup plus avantageuses pour les amateurs. Certaines n'imposent d'ailleurs aucune limite quant à la valeur maximale des bouteilles et assurent en cas de feu ou de dégât d'eau.

Chez Intact assurance, par exemple, la valeur des vins compris dans l'assurance-habitation ne doit pas excéder celle du montant des biens et meubles de la maison. Dans le cas où elle serait supérieure, on suggère aux clients de prendre une assurance spécifique.

Assurance spécifique

La société Racine et Chamberland, à Montréal, se spécialise dans l'assurance des caves à vin de grande valeur. Leur couverture maximale tient compte des bouteilles brisées, d'un changement soudain de température, des vibrations et même du changement d'humidité dans la pièce. Mais avant d'offrir ce service, elle fait appel à un spécialiste pour estimer la valeur des crus.

«Un Pétrus 1944, on dirait qu'il vaut 12 000$ parce qu'un expert l'a établi à cette valeur-là, explique Bernard Bousseau, directeur du développement des affaires chez Racine et Chamberland. Lorsqu'il y aura une réclamation, il n'y aura pas de discussions. On aura tout un inventaire de la cave à vin avec une valeur qui aura été établie d'avance et l'assureur va donc payer en cas de perte.»

Déterminer la valeur d'une cave est une tâche complexe.

Guénaël Revel explique qu'il tient d'abord compte de la notoriété du domaine qui a élaboré le vin, puis de la qualité du millésime, et enfin de l'état du liquide dans la bouteille. Il estime ensuite la valeur moyenne de chaque vin selon le prix affiché sur trois marchés: celui de la Société des alcools du Québec (SAQ), celui de la bourse des vins en France et celui de la place de New York. Les experts consultent également le site professionnel de Wine-searcher.com.

Les trucs

Que vous possédiez des grands crus ou de simples cuvées, il est préférable de les répertorier. Guénaël Revel suggère de les noter dans un logiciel conçu à cet effet, dans un fichier Excel ou d'en faire une liste manuscrite. Et ce, même si votre assureur ne le requiert pas. Pour les cuvées de collection, prenez l'initiative de les faire évaluer.

Si votre compagnie d'assurances possède un inventaire du contenu de votre cave, fournissez-lui une mise à jour régulière. De cette façon, vous évitez d'être déçus si vos bouteilles perdent de la valeur.

Alexandre Royer, chez Intact assurance, conseille également de les prendre en photo et de toujours garder ses factures.