Dans les années 70, c'était in d'avoir un futon dans le salon qui servait à la fois de lit et de divan. La formule du matelas pliable qu'on pouvait ranger dans un placard ou laisser tel quel sur sa base a séduit toute une génération de «granola». C'était un meuble pour petits budgets et petits appartements, mais attention, il fallait avoir le profil «futon» pour apprécier ces matelas faits 100 % coton qui, à la longue, devenaient durs comme de la pierre.

Qu'en est-il aujourd'hui du futon? Selon les experts consultés, le matelas à la japonaise a grandement évolué tant pour le confort que pour la durabilité. En fait, le futon a conservé la versatilité d'antan tout en privilégiant le bien-être. Ainsi, les mousses mémoire et le latex font désormais partie des matériaux qui entrent dans la fabrication des futons.

 

«Mais il n'y a pas de recette type pour ce genre de matelas, car tout est personnalisé en fonction du client», précise Patrick Perreault, président de Futon Design, un manufacturier-détaillant du chemin Sainte-Foy. Par exemple, si vous êtes un grand six pieds trois pouces et que vous aimez le confort du latex, le futon sera confectionné en fonction de vos spécifications personnelles. Un peu comme si vous achetiez un complet sur mesure.»

Même le degré de fermeté des futons est ajusté au goût de chacun. Toutefois, certains prétendent que les couchages fermes conviennent mieux aux personnes qui dorment sur le dos, mais là encore, c'est une question d'appréciation personnelle.

«Par contre, comme meuble transformable, le futon représente un excellent compromis, souligne encore M. Perreault, parce qu'il est multifonctionnel et s'adapte à tous les styles de décoration.»

Mais avant toute chose, il faut se rappeler que le futon, c'est un divan-lit, explique Jean Carrier, président de l'entreprise Futon Etcetera de Québec. «C'est un meuble qui a été pensé en termes d'économie d'espace, ajoute-t-il. Pas étonnant qu'à son apparition dans les années 70, on l'a vite retrouvé dans des appartements d'étudiants, des studios et des petits condos où le divan-futon servait à combler différents besoins.»

Mais ces dernières années, le futon s'est taillé une place aussi bien dans la salle de cinéma maison que dans la salle familiale, la deuxième chambre à coucher ou le chalet. «Deux fois plus léger qu'avant, le matelas-futon se transporte aisément. De plus, il est facile à nettoyer et à aérer, souligne M. Carrier, parce que la housse qui le recouvre est munie de trois fermetures éclair.»

Japonais à la source

À la base, le concept du futon est japonais. Là-bas, c'est un simple matelas qu'on roule tous les matins afin de libérer la pièce principale. Mais en Amérique du Nord, on en a modifié le concept. Le futon vient avec une base de bois ou d'acier et il est muni d'accoudoirs au choix. Pour correspondre à l'esprit zen, les futons minimalistes ont de plus en plus d'adeptes. Ceux-ci sont équipés de matelas en coton d'inspiration traditionnelle. Généralement, les bases sont en pin, en jonc tressé et, pour l'ambiance, on complète avec des lampes en papier de riz.

Mais sans doute une des plus grandes qualités du futon, c'est qu'on peut le déménager, le ranger, le remiser, le laisser ouvert ou fermé. C'est très versatile, indique M. Perreault, car les housses sont lavables. De plus, les matelas peuvent être rangés dans des housses hygiéniques qui les gardent à l'abri de l'humidité, des insectes, des odeurs et des saletés. C'est pourquoi on en retrouve dans les chalets, les maisons de campagne et les roulottes, qui sont désertés quelques mois par année.