Les 4es Portes ouvertes design Montréal se tiennent aujourd'hui et demain. Cette manifestation des plus stimulantes pour le milieu du design (et pour les amateurs de création actuelle) permet au public de rencontrer les concepteurs de 80 agences et studios à Montréal. Il est ainsi possible de se faufiler dans le lieu de travail d'architectes, architectes paysagistes, designers d'intérieur, industriels, graphiques, de mode et urbanistes qui ont un point en commun: ils ont été lauréats à (au moins) un concours national ou international en design.

Parmi les diverses activités au programme, cette année, il y a une nouveauté consacrée aux designers émergents: Regard 9. Dirigée par le commissaire invité Frédéric Gauthier, cofondateur des Éditions de la Pastèque, cette exposition-performance regroupe neuf designers à la pratique hors du commun. Elle se tient aujourd'hui, seulement, de 17h à 20h, à la Société des arts technologiques (SAT) et promet de la «création» inédite en direct.

 

«Pour la première fois, la Ville de Montréal a invité un commissaire pour réaliser une présentation (showcase) qui met en valeur les créateurs émergents à l'international, explique Marie-Josée Lacroix, directrice du bureau Design Montréal, à la Ville de Montréal. Nous avons l'intention de les utiliser comme ambassadeurs et de présenter cette exposition ailleurs, notamment dans d'autres villes UNESCO de design», précise Mme Lacroix.

Qui fait partie de la relève?

Les concepteurs sélectionnés par Frédéric Gauthier ont une démarche qui sort des sentiers battus. «Le design émergent n'est pas nécessairement lié à une question de jeunesse, précise le commissaire de Regard 9. Il est plutôt associé à une vision hors du commun. C'est le cas, entre autres, de Diane Bisson qui est l'une des première à faire du design alimentaire, ici», dit-il.

Parmi les neuf designers réunis, trois sont connus pour leur mobilier: Philippe Malouin, le collectif Samare et Louis-Philippe Pratte.

 

Philippe Malouin

«Il représente le chef de file d'une nouvelle génération de designers qui font leur marque à l'échelle internationale sans perdre de vue leurs racines», explique Frédéric Gauthier à propos de Philippe Malouin.

Celui-ci possède d'ailleurs une touche nord-américaine puisque ses réalisations, aussi imaginatives ou décalées soient-elles, sont toujours éminemment fonctionnelles. Le designer, qui a fait encore une fois un tabac au dernier Salon du meuble de Milan, ne cesse de pousser son exploration des matériaux et de la structure en matière de mobilier. Originaire de Salaberry-de-Valleyfield, le concepteur, qui aura bientôt 28 ans et habite Londres, offrira aujourd'hui au public la création d'un prototype expérimental de lampe avec de l'emballage plastique. «J'ai envie d'essayer une nouvelle façon de faire du prototypage avec un nouveau matériau», explique le designer qui sera, aujourd'hui, entouré de certaines de ses créations, dont celles de la collection Standard, la lampe Humpty et la chaise Hanger.

Samare

Le studio Samare (basé à Montréal et à Milan) est constitué des designers Laurie et Mania Bedikian, Nicolas Bellavance-Lecompte et Patrick Meirim de Barros. Ils présenteront certaines de leurs nouvelles pièces de la collection Légendes des Pays d'en Haut, qui a été au préalable dévoilée au Salon du meuble de Milan. Surtout, ils offriront une démonstration de leur démarche créative. «Nous allons travailler avec de la peau crue, c'est-à-dire, un cuir non tanné, révèle Patrick Meirim de Barros, cofondateur de Samare. Nous allons ensuite la couper, la perforer et la mouler afin de créer un objet. Finalement, nous retirerons l'élément de métal et l'objet, une fois séché, gardera sa forme.» Fort convoité, le collectif participera cette année à plusieurs manifestations, dont l'inauguration de la Cité de la mode et du design ou Docks en Seine, à Paris, le Festival de design de Berlin (DMY) et le Salon français maison&objet.

Photo archives La Presse

Le designer Philippe Malouin

À Hauteur d'homme

Louis-Philippe Pratte, fondateur de la griffe À Hauteur d'homme (Hh), conçoit du mobilier principalement en érable, à prix raisonnable et dans des formes parfaitement épurées. Pour l'exposition Regard 9, il a échafaudé plusieurs de ses tréteaux en une sorte de «château de cartes» sur un «lit» de sciure de bois. «Je vais poser mon logo (Hh) au fer sur des retailles de bois d'érable issues de la fabrication de tréteaux. J'offrirai ensuite ces retailles aux visiteurs qui pourront les glisser sous une porte en guise d'arrêt», explique le designer dont trois pièces de mobilier ont déjà figuré dans le très prestigieux magazine londonien Monocle.

portesouvertesdesignmontreal.com

Photo archives La Presse

Louis-Philippe Pratte et les tréteaux emblématiques signés À Hauteur d'hommes.